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La puce cérébrale Neuralink d'Elon Musk implantée chez deux patients canadiens

durée 16h24
5 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

TORONTO — Deux patients canadiens atteints de lésions de la moelle épinière ont reçu des implants cérébraux Neuralink qui leur permettent de contrôler un ordinateur par la pensée.

Ils participent au premier essai clinique hors des États-Unis visant à tester la sécurité et l'efficacité de la puce cérébrale sans fil Neuralink d'Elon Musk, présentée au public en 2020 et implantée pour la première fois chez un Américain paralysé en 2024.

Les deux Canadiens, tous deux dans la trentaine — l'un originaire de l'Ontario, l'autre de l'Alberta — ont une capacité limitée, voire inexistante, à utiliser leurs mains.

Le Dr Andres Lozano, neurochirurgien au Réseau universitaire de santé (UHN) et chef de l'équipe chirurgicale de l'hôpital Toronto Western, a déclaré que les patients pouvaient déplacer un curseur d'ordinateur presque immédiatement après l'opération. Ils ont pu quitter l'hôpital après leurs interventions respectives le 27 août et le 3 septembre au matin, a-t-il précisé.

Des électrodes ont été implantées dans la zone motrice du cerveau de chaque patient afin de capter les signaux neuronaux et de les traduire en actions sur un appareil externe, évitant ainsi tout mouvement physique, a expliqué le Dr Lozano.

«Le premier patient a pu contrôler un curseur par la pensée, en quelques minutes seulement. C'est extrêmement rapide. Les signaux sont décodés, l'intelligence artificielle les lit et les traduit en mouvements sur le curseur, a-t-il dit. Il suffit d'y penser et ça se produit.»

Les dispositifs d'interface cerveau-ordinateur (ICO) ne sont pas exclusifs à Neuralink, et d'autres entreprises, comme Synchron, établie à New York, mènent leurs propres essais cliniques.

Tempérer les attentes

Les promesses de cette technologie sont encourageantes, mais il convient de modérer les attentes, a indiqué Barry Munro, directeur du développement de l'Organisation canadienne de recherche sur la moelle épinière (CSRO).

M. Munro, tétraplégique depuis un accident de plongée il y a 38 ans, a expliqué avoir consacré sa vie à la recherche sur les lésions de la moelle épinière et avoir contribué au recrutement pour l'essai américain de Neuralink.

La première personne à avoir reçu le dispositif l'année dernière a déclaré publiquement que celui-ci avait commencé à glisser de son cerveau quelques semaines après l'opération, ce qui a retardé ses progrès, mais que son état s'était depuis stabilisé et que l'expérience était toujours utile.

M. Munro a expliqué avoir été témoin de «faux espoirs» à maintes reprises dans ce domaine et encourage plutôt «l'espoir éclairé»: apprendre et s'enthousiasmer sans s'attendre à ce qu'un implant comme celui-ci soit disponible dans les six prochains mois.

«Nous n'en sommes pas encore là, c'est tout», a-t-il dit.

Les patients canadiens seront suivis pendant au moins un an, et l'équipe de recherche clinique sera autorisée à recruter quatre autres patients au pays, paralysés par une lésion de la moelle épinière ou atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA).

L'équipe d'essai clinique évaluera la sécurité de la technologie et son amélioration de la qualité de vie des patients. Les effets secondaires qu'elle surveillera pourraient inclure des convulsions, des infections ou des accidents vasculaires cérébraux.

Dans les semaines et les mois à venir, les patients apprendront à taper sur un ordinateur sans toucher au clavier. Ils peuvent déjà jouer à des jeux vidéo.

«Il s'agit vraiment d'une étape préliminaire pour déterminer si cette technologie doit être déployée à plus grande échelle, a indiqué M. Lozano. Pour l'instant, l'appareil est un curseur, mais dans le futur, on pourrait conduire une voiture, un fauteuil roulant ou un robot.»

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La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Hannah Alberga, La Presse Canadienne

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