La vedette hollywoodienne Richard Gere défend la cause tibétaine au Parlement

OTTAWA — L'acteur hollywoodien Richard Gere a soutenu lundi que le Canada ne devrait pas privilégier un rapprochement avec la Chine en réaction à ses relations tendues avec les États-Unis.

M. Gere, présent sur la colline du Parlement pour la Journée de lobbying pour le Tibet, un événement annuel qui défend les droits et libertés des Tibétains, a affirmé qu'il n'y avait «aucune raison de ne pas dialoguer».

Il a toutefois ajouté que, compte tenu du passé, il fallait rester sceptique quant aux «arrangements» que le gouvernement chinois serait prêt à conclure.

M. Gere, dont l'engagement philanthropique comprend la défense des droits de la personne au Tibet et le soutien au mouvement indépendantiste tibétain, a été interrogé sur les efforts du premier ministre Mark Carney pour débloquer les relations canado-chinoises après des années de tensions.

M. Carney a récemment rencontré le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud et a accepté une invitation à se rendre en Chine l'année prochaine.

Le Canada reconnaît le Tibet comme une région de la Chine dotée d'une identité culturelle distincte et sa politique à l'égard du Tibet tient compte des profondes préoccupations concernant les droits de la personne dans la région.

«Je suis davantage préoccupé par les relations canado-américaines», a mentionné l'acteur, ajoutant qu'elles sont «un peu tendues en ce moment».

«Cette administration ne restera pas éternellement en place, et je pense qu'il est problématique de tenter de corriger les relations avec la Chine en prétendant corriger celles avec les États-Unis», a-t-il ajouté.

Le député libéral James Maloney, dont la circonscription ontarienne abrite le Centre culturel tibétain canadien, a salué la venue de M. Gere dans une déclaration publiée lundi avant la période de questions.

Il a rappelé que le Canada avait accueilli les premiers réfugiés tibétains en 1970, à la demande du dalaï-lama.

«L'influence de Sa Sainteté est considérable et son message de paix, de non-violence, de recherche de l'harmonie et du bonheur contribue à rendre le monde meilleur», a déclaré M. Maloney.

Le dalaï-lama, qui a fêté ses 90 ans cette année, est le chef spirituel du Tibet et le chef du bouddhisme tibétain. Il a été contraint à l'exil en 1959 après un soulèvement contre les troupes chinoises qui a fait des centaines de morts. Il est citoyen canadien d'honneur.

M. Maloney a souligné que Richard Gere était «un véritable défenseur de la cause tibétaine».

La plupart des députés ont ovationné l'acteur.

La Presse Canadienne