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La violence envers le personnel scolaire augmente, soutiennent les syndicats

durée 06h00
21 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

QUÉBEC — Malgré les gestes posés par le gouvernement Legault ces dernières années, la violence envers le personnel de soutien scolaire ne cesse d'augmenter, affirment deux syndicats.

Un sondage mené auprès de quelque 6000 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) suggère que 52 % d'entre eux auraient subi de la violence physique.

En 2022, c'était plutôt 37 %, selon une enquête similaire de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Les agressions seraient perpétrées principalement par des élèves, mais aussi, dans de plus faibles proportions, par des parents, des collègues et des membres de la direction, selon la FEESP.

En plus des attaques avec objets, le syndicat déplore les cris, le langage grossier, les menaces de mort ainsi que les gestes à caractère sexuel.

Il rappelle que la grande majorité des personnes ayant répondu au sondage sont des femmes.

Plus de 700 personnes auraient été menacées de mort, et 247 se seraient fait toucher les parties intimes, selon ce plus récent coup de sonde.

Une situation complètement inacceptable, dénonce en entrevue la présidente de la FEESP pour le secteur scolaire, Annie Charland.

Elle reconnaît que le gouvernement Legault a déployé en 2023 un Plan de prévention de la violence et de l'intimidation à l'école, et instauré cette année une semaine thématique.

Un protocole visant à uniformiser les pratiques en matière de prévention et d’intervention face à la violence a également été introduit.

Or, «ça ne change pas grand-chose», laisse tomber Mme Charland, disant avoir elle-même essuyé des coups, s'être fait cracher dessus et traiter de tous les noms.

«Se faire dire: "T'es laide, t'es innocente", c'est une chose. Mais se le faire dire à tous les jours, ça devient dur psychologiquement», illustre-t-elle.

Des quelque 6000 employés qui ont répondu au sondage, 26 % songent désormais à quitter leur emploi. Le chiffre obtenu en 2022 par l'INSPQ était de 19 %.

Le constat de la FEESP comme quoi la situation s'aggrave est partagé par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Son président, Éric Gingras, tire la sonnette d'alarme.

«Peu importe la catégorie d'emploi, que ce soit le personnel de soutien, les professionnels ou les profs, tous les chiffres à l'interne sont en train d'augmenter», a-t-il déclaré en entrevue.

«Tout le monde maintenant trouve que c'est grave, qu'on doit s'en occuper. Par contre, le problème qu'on a, c'est que ça sort des murs de l'école. C'est un problème de société», a-t-il ajouté.

Les syndicats demandent à court terme au gouvernement d'inclure le secteur de l'éducation dans son projet de loi 101, Loi visant l'amélioration de certaines lois du travail.

Cela permettrait d'augmenter la protection en santé et sécurité au travail pour l'ensemble des employés du réseau de l'éducation, soutiennent-ils.

Caroline Plante et Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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