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Le Canada lève les exigences en matière d'éducation pour les immigrants de Hong Kong

durée 04h00
15 juillet 2023
La Presse Canadienne, 2023
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

VANCOUVER — Calvin Wong, résidant de Vancouver, dit qu'il peut enfin commencer à imaginer un avenir au Canada après que le gouvernement fédéral a annoncé qu'il supprimait les exigences en matière d'éducation pour les Hongkongais cherchant à obtenir la résidence permanente à la suite de de la répression dans la ville chinoise.

M. Wong, 28 ans, avait obtenu un diplôme en informatique de l'Université des sciences et technologies de Hong Kong en 2017 avant de déménager au Canada avec un permis de travail en 2021, à la recherche d'une vie où il pourrait profiter de la «liberté politique».

Mais les voies d'immigration des résidants de Hong Kong qui ont permis à des milliers de personnes de s'installer de façon permanente au Canada ont exclu M. Wong, car cela fait plus de cinq ans qu'il a obtenu son diplôme.

Cela changera à partir du 15 août, après qu'Ottawa a annoncé mardi qu'il supprimerait toutes les exigences en matière d'éducation pour les personnes ayant au moins un an d'expérience de travail au Canada.

Les consultants en immigration affirment que cette décision ouvre effectivement des voies aux Hongkongais de tous âges, au lieu de se concentrer actuellement sur les étudiants et les récents diplômés. Ils ont dit qu'ils avaient été inondés de demandes de renseignements depuis l'annonce.

«C'est une très bonne décision du gouvernement canadien et je peux éventuellement obtenir la résidence permanente ici, contribuer et vivre au Canada en toute sécurité», a commenté M. Wong, sa voix brisée par l'émotion.

Le commis du magasin a déclaré que la possibilité d'obtenir la résidence permanente était un «énorme soulagement» et que sa décision de déménager au Canada était quelque chose qu'il «ne regretterait jamais».

En 2021, le gouvernement fédéral a créé deux voies d'immigration pour les résidants de Hong Kong qui avaient travaillé ou étudié au Canada.

Ces voies étaient en réponse à une répression politique après que les manifestations ont attiré des millions de personnes dans les rues de Hong Kong en 2019, suivies de l'introduction d'une nouvelle loi sévère sur la sécurité nationale en 2020.

Le volet A s'applique aux anciens résidants de Hong Kong qui ont obtenu un diplôme d'un établissement postsecondaire canadien au cours des trois dernières années. Les personnes ayant au moins un an d'expérience de travail au Canada qui ont obtenu leur diplôme d'un établissement étranger ou canadien dans les cinq ans pourraient postuler pour le volet B.

Les changements ouvrent le volet B à toute personne ayant une année d'expérience de travail au Canada, peu importe sa scolarité.

Le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, a déclaré que le changement était une «situation gagnant-gagnant».

«(Cela) signifie que nous pouvons accueillir plus de Hongkongais au Canada qui ont besoin de notre soutien, tout en aidant les entreprises canadiennes à combler les pénuries de main-d'œuvre avec des travailleurs qui ont déjà une expérience de travail ici», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le Canada «continue de soutenir les résidents de Hong Kong et soutient leur liberté et leur démocratie», soutient le ministère.

En date du 30 avril 2023, le Canada a accueilli 3122 résidents permanents dans le cadre des deux volets.

M. Wong a admis qu'être exclu en vertu des règles actuelles l'avait laissé déprimé.

«Je sentais qu'il était vraiment difficile de planifier mon avenir à ce moment-là. Je me disais: ‘‘où dois-je aller? Dois-je faire de mon mieux pour rester au Canada ou aller au Royaume-Uni?’’», a raconté M. Wang.

Il a déclaré qu'il pouvait maintenant faire des plans pour l'avenir et qu'il soumettrait sa demande d'immigration dès qu'il aurait terminé son année d'expérience de travail au Canada.

Peter Pang, consultant en immigration basé à Vancouver, a déclaré que cette décision était un «énorme changement», ouvrant davantage d'opportunités aux Hongkongais de contribuer au Canada.

Ken Tin Lok Wong, consultant en immigration à Richmond, en Colombie-Britannique, a déclaré que, bien que les règles actuelles n'interdisent pas les personnes plus âgées, les délais imposés depuis l'obtention du diplôme ont effectivement établi une barrière.

Avoir obtenu son diplôme au cours des cinq dernières années signifiait généralement que les candidats au volet B n'étaient pas particulièrement âgés et étaient «en âge de travailler», a-t-il expliqué.

M. Wong a dit qu'il avait des clients qui étaient prêts à faire leurs valises et à quitter le Canada. Mais ils avaient maintenant l'impression d'avoir «touché le gros lot».

«L'annonce donne l'impression que le Canada aide à retenir les Hongkongais, quelle que soit leur éducation, a-t-il déclaré. Donc, si vous êtes un travailleur juridique au Canada, si vous obtenez un an d'expérience de travail, alors vous avez terminé.»

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Cette dépêche a été produite avec l'aide financière des bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Nono Shen, La Presse Canadienne

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