Le gouvernement du Nouveau-Brunswick retire une publicité d'alcool générée par l'IA

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a retiré une campagne publicitaire générée par intelligence artificielle d'Alcool NB, une entreprise publique, après avoir reçu des plaintes de la communauté artistique de la province et d'ailleurs.

La campagne vidéo montre des images de personnes arrivant à la porte d'une maison pour ce qui semble être une fête de fin d'année, divers types d'alcool à la main.

Mais les téléspectateurs ont rapidement déterminé que ces scènes hivernales étaient fausses, remarquant l'éclairage étrangement parfait et le fait que certaines parties des étiquettes sur les bouteilles d'alcool étaient incompréhensibles.

Le ministre responsable de Alcool NB, Luke Randall, a indiqué vendredi qu'il avait demandé le retrait de la publicité après avoir entendu les plaintes de nombreuses personnes qui se demandaient pourquoi aucun acteur du Nouveau-Brunswick n'avait été engagé pour ce travail.

«Dès que j'ai vu cela, j'ai vraiment voulu respecter leurs voix et j'ai voulu prendre une pause, a-t-il déclaré dans une entrevue. Il est important [...] que nous écoutions ces voix du Nouveau-Brunswick et que nous veillions, dans la mesure du possible, à faire appel à des acteurs néo-brunswickois.»

Le ministre a affirmé que certaines des personnes qui critiquaient la publicité faisaient preuve d'une grande créativité pour exprimer leur désapprobation.

«J'ai vu toutes sortes de recréations de la publicité, a-t-il expliqué. Et je dirais qu'il n'y a pas de manque de créativité au Nouveau-Brunswick.»

M. Randall a décrit l'utilisation de l'intelligence artificielle générative comme un «enjeu national permanent», ajoutant qu'il souhaitait poursuivre les discussions avec Alcool NB à ce sujet.

«Cette technologie évolue souvent beaucoup plus rapidement que ce que les entreprises peuvent suivre», a-t-il déclaré, ajoutant qu'Alcool NB avait respecté les règles d'approvisionnement du gouvernement.

La porte-parole d'Alcool NB, Florence Gouton, a publié une déclaration indiquant que la société avait décidé d'utiliser l'IA afin de réduire les dépenses pour ce qu'elle a décrit comme une petite campagne de 38 000 $.

Elle a précisé que cette somme avait également servi à rémunérer les comédiens de doublage, les rédacteurs, les animateurs, les monteurs, les graphistes et les créateurs de «supports d'affichage».

«L'IA n'a pas remplacé notre équipe ni notre direction créative; notre concept, notre histoire et nos normes ont continué à guider l'ensemble du processus», a déclaré Mme Gouton.

«Elle nous a aidés à expérimenter une technique différente, tout comme nous le faisons avec l'animation ou d'autres approches créatives. Cela ne signifie pas que nous ne ferons pas de production complète à l'avenir, selon la nature de la campagne.»

Elle a indiqué que la vidéo controversée n'était plus diffusée sur les plateformes de réseaux sociaux payantes ou d'autres canaux publicitaires, mais que des enregistrements de la publicité étaient partagés sur Internet.

Michael MacDonald, La Presse Canadienne