Le procès civil de Gilbert Rozon est maintenant entre les mains de la juge


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Après dix longs mois, le procès civil opposant l'imprésario québécois Gilbert Rozon à neuf plaignantes qui l'accusaient d'agression sexuelle a pris fin.
Gilbert Rozon, 70 ans, est poursuivi pour un total de près de 14 millions $ en dommages-intérêts à la suite d'allégations d'agression sexuelle et d'inconduite.
Les faits reprochés se seraient produits entre 1980 et 2004, période durant laquelle il a fondé Juste pour rire.
Il a nié les allégations et affirmé que les femmes avaient formé une coalition contre lui dans le but de s'enrichir.
Gilbert Rozon a quitté Juste pour rire en 2017 et a ensuite vendu l'entreprise.
La juge Chantal Tremblay de la Cour supérieure du Québec aura maintenant six mois, conformément au Code civil du Québec, pour rendre sa décision.
Neuf femmes — Patricia Tulasne, Lyne Charlebois, Anne-Marie Charrette, Annick Charrette, Sophie Moreau, Danie Frenette, Guylaine Courcelles, Mary Sicari et Martine Roy — ont intenté des poursuites contre M. Rozon.
«On est très émues, on est très heureuses que ce soit terminé. C'est quand même 10 mois de notre vie qui viennent de s'écouler autour de ce procès-là. Je suis surtout très fière d'être passée au travers», a souligné Mme Tulasne aux journalistes après une dernière journée d'audiences bien remplie.
Gilbert Rozon n'était pas présent lundi, alors que l'affaire se concluait après six jours de plaidoiries finales.
Les plaignantes présentes ont déclaré aux journalistes qu'elles ne regrettaient pas d'être venues au tribunal et de s'être mises sous les projecteurs ces derniers mois.
Outre l'intense procès civil lui-même, les procédures ont également mis à l'épreuve les nouvelles restrictions du Code civil concernant les interrogatoires dans les affaires d'agression sexuelle.
Les modifications, adoptées quelques jours avant le début du procès en décembre 2024, interdisent aux avocats de poser des questions qui suggèrent que le passé sexuel d'une victime présumée ou que sa décision de rester en contact avec un agresseur présumé nuit à sa crédibilité.
Les avocats de M. Rozon ont tenté de contester les nouvelles restrictions, mais les plaignantes ont par la suite informé le tribunal qu'elles ne chercheraient pas à invoquer la disposition du Code civil.
La juge Tremblay a également entendu les plaidoiries sur la question du Code civil, et des avocats du procureur général de la province ont témoigné en fin de semaine dernière.
Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne