Le programme de voyages de Carney dans le monde suscite à la fois critiques et éloges


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney est de retour à Londres cette semaine – son 13e voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction en mars – et son programme de voyages à travers le monde suscite à la fois critiques et éloges.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, s'est servi des réseaux sociaux pour taquiner M. Carney au sujet de ses habitudes de voyage. Dans une récente publication, il a écrit que le premier ministre était «de retour à bord de son jet financé par les contribuables pour une nouvelle série de séances photo au Royaume-Uni».
En réponse à une tribune sur les six premiers mois de mandat de M. Carney, le chef conservateur a écrit cette semaine que «la criminalité augmente sous le premier ministre Carney», ajoutant que «les résidents craignent pour leur sécurité et évitent de sortir la nuit.»
Un expert en affaires internationales affirme quant à lui que M. Carney semble s'acquitter de sa mission en s'efforçant de consolider ses multiples liens commerciaux, alors que les États-Unis deviennent un acteur de moins en moins fiable sous la présidence de Donald Trump.
Fen Hampson, professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton a estimé que «le défi de Carney est très simple: envoyer un message au reste du monde disant que le Canada est de nouveau ouvert aux affaires».
«Il fait exactement ce qu'il doit faire, c'est-à-dire promouvoir massivement le Canada afin de diversifier ses sources d'échanges – exportations et importations – mais aussi pour encourager l'investissement au pays.»
Un porte-parole du Parti conservateur a dit n'avoir aucun autre commentaire à faire au-delà des publications de Pierre Poilievre sur les réseaux sociaux.
Un porte-parole du premier ministre n'a pas immédiatement répondu lorsqu'on lui a demandé si Mark Carney trouvait le juste équilibre entre ses voyages internationaux et ses responsabilités à la Chambre des communes.
La période des questions est le moment où les partis d'opposition demandent publiquement des comptes au gouvernement entre les élections. M. Carney n'a participé qu'à trois périodes des questions depuis la reprise des travaux de la Chambre des communes lundi dernier.
Lors de la séance de printemps suivant les élections, il avait participé à neuf périodes de questions.
Depuis son accession au poste de premier ministre, Mark Carney a voyagé dans 11 pays, la plupart en Europe.
Quelques jours après avoir remporté la direction du Parti libéral et être devenu premier ministre, il s'est envolé pour Paris et Londres.
Il devrait participer à une série de sommets cet automne, notamment le sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) en Malaisie, le forum de Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud et le sommet du G20 en Afrique du Sud. Le Canada a accueilli le sommet du G7 cet été en Alberta.
Au Mexique, plus tôt ce mois-ci, M. Carney a signé un accord avec la présidente Claudia Sheinbaum. Celui-ci comprend un plan de construction d'infrastructures portuaires, ferroviaires et énergétiques, tout en luttant contre la criminalité et en protégeant l'environnement.
En août, le premier ministre canadien s'est rendu en Ukraine, en Pologne, en Allemagne et en Lettonie, et en mai, en Italie.
Il s'est aussi rendu deux fois aux États-Unis en tant que premier ministre: à Washington en mai et aux Nations Unies, à New York, en septembre.
Le professeur Hampson a jugé que ces voyages ne devaient pas être perçus comme du «tourisme politique», mais plutôt comme un signe que M. Carney «met tout en œuvre» pour reconstruire les relations commerciales internationales tout en travaillant sur les dossiers nationaux lors d'une série de rencontres avec les premiers ministres.
Concernant ses déplacements en Europe, le spécialiste des affaires internationales a affirmé que M. Carney comprend qu'il «faut être présent plus d'une fois».
«Il faut bâtir des relations avec les gens qui feront des affaires avec vous, a-t-il soutenu. C'est exactement ce qu'il fait, et il fera de même en Asie.»
Alessia Passafiume, La Presse Canadienne