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Les conservateurs réticents au projet de loi sur les soins dentaires

durée 12h01
21 septembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Les conservateurs voient d'un mauvais oeil le projet de loi sur les soins dentaires déposé mardi par le gouvernement Trudeau dans la foulée de l'entente avec le Nouveau Parti démocratique qui lui permet de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2025.

«Ils vont envoyer des chèques à certaines personnes et c'est quelque chose qui ne relève clairement pas de la compétence du gouvernement fédéral. La santé est une responsabilité provinciale», a déclaré le porte-parole conservateur en matière de santé, Michael Barrett, à son entrée au caucus national mercredi matin.

Ce n'est de toute façon «pas un régime de soins dentaires», a-t-il noté, reprochant au passage au premier ministre Justin Trudeau d'avoir refusé «pendant plus de deux ans» de rencontrer les premiers ministres pour discuter des soins de santé au Canada.

Le projet de loi C-31 vise à permettre au gouvernement de verser jusqu'à 650 $ par enfant par année aux familles qui gagnent moins de 90 000 $ afin de les aider à payer les frais de dentistes pour leurs enfants de moins de 12 ans.

Le programme temporaire, qui doit s'échelonner sur deux ans, est un des principaux éléments de l'«accord de soutien et de confiance» entre libéraux et néo-démocrates. Ottawa estime que ces paiements non imposables pourront aider environ 500 000 enfants et que la mesure coûtera 938 millions $.

Selon M. Barrett, M. Trudeau veut simplement «honorer un accord de prise de pouvoir qu'il a avec le NPD».

Or, a-t-il dit, plus de 70 % des Canadiens sont déjà «couverts» pour les soins dentaires et «une majorité» de provinces et de territoires ont mis en place des mesures pour soutenir les personnes à faible revenu qui ont besoin d'avoir accès à un dentiste.

Les chèques qui seront distribués «vont s'évaporer» en raison des «politiques inflationnistes» du gouvernement Trudeau, a déclaré M. Barrett qui croit qu'il serait plus efficace de ne pas augmenter les taxes.

Dans sa première question à la Chambre des communes comme chef de l'opposition officielle, mardi, Pierre Poilievre a demandé au gouvernement de renoncer à augmenter «les impôts sur les chèques de paie» le 1er janvier en référence à l'augmentation des taux de cotisation à l'assurance-emploi et au Régime de pension du Canada.

Il s'agit bel et bien de taxes, a réitéré M. Barrett lorsque questionné par la presse parlementaire. «Chaque fois que les Canadiens rapportent moins d'argent à la fin du mois et que cet argent va au gouvernement, c'est une taxe, a-t-il tranché. Et le gouvernement peut choisir quand il les perçoit.»

Le projet de loi C-31 comporte un deuxième volet qui prévoit de verser 500 $ pour aider les Canadiens à faible revenu à payer leur loyer. Il s'agit d'une aide ponctuelle estimée à 1,2 milliard $, qui est un supplément à l'Allocation canadienne pour le logement.

Et un autre projet de loi déposé mardi a pour objectif de doubler le crédit pour la TPS durant six mois pour ceux qui en bénéficient déjà.

Les conservateurs n'ont toujours pas pris position sur ces projets de loi. Ils devaient notamment en discuter en caucus mercredi matin.

Michel Saba, La Presse Canadienne