Les organisateurs du campement installé à l'UQAM dénoncent un démantèlement «déguisé»


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Par The Canadian Press, 2024
MONTRÉAL — Les manifestants qui ont installé un campement propalestinien dans une cour extérieure de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) dénoncent que les changements qu'ils devront apporter à leur campement en vertu d'une injonction reviennent à un démantèlement «déguisé».
Dans un communiqué publié mardi matin, les organisateurs du campement ont déploré que la direction de l'UQAM ait choisi de se tourner vers les tribunaux pour que des modifications soient apportées au campement, même si, selon leurs dires, des solutions ont été mises de l'avant pour assurer la sécurité des lieux.
À leur avis, en judiciarisant la démarche, l'UQAM a choisi de détourner l’attention du fond de la question vers des formalités «qui ne font que faciliter le profilage politique» des étudiants et «empêcher tout réel dialogue».
Lundi, la Cour supérieure a accueilli en partie la demande d'injonction provisoire déposée par l'UQAM afin que des changements soient apportés au campement, qui est installé depuis le 12 mai près du Complexe des sciences Pierre-Dansereau.
L'UQAM ne demandait pas le démantèlement complet du campement, mais recherchait plutôt des balises pour assurer la libre circulation dans ce secteur.
Sensible aux préoccupations de l'université concernant la sécurité des lieux, le juge de la Cour supérieure Louis-Joseph Gouin a ordonné aux manifestants d'apporter plusieurs changements à leur campement, notamment de libérer un espace de deux mètres avec les bâtiments et de retirer les objets qui bloquent les fenêtres et les caméras de surveillance.
Dans son jugement, il a soutenu que «ces mesures de sécurité ne nuiront pas à l’exercice du droit à la liberté d’expression, incluant celui de manifester, des défendeurs», mais les organisateurs du campement ne sont pas d'accord avec cette interprétation.
«Nous considérons que la demande d'injonction provisoire de l'UQAM, bien qu'elle n'exige pas un démantèlement du campement, impose des mesures restrictives qui équivalent à un démantèlement "déguisé"», ont-ils plaidé dans leur déclaration.
«Nous ferons toutefois de notre mieux pour nous conformer aux ordonnances, en tenant compte de nos capacités et des ressources matérielles disponibles, tout en garantissant la sécurité de toutes et tous. Mais, il est important de noter que certains facteurs échappent à notre contrôle», ont-ils noté.
En vertu de l'injonction provisoire, valide jusqu'au 6 juin, les manifestants devront aussi permettre aux représentants de l’UQAM et du Service de sécurité incendie de Montréal de visiter le campement afin qu'ils puissent vérifier la sécurité des lieux.
Lundi soir, le Syndicat des professeurs et des professeures de l’UQAM et le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l'UQAM, affiliés à la CSN, ont également affirmé qu'ils sont en désaccord avec la voie judiciaire empruntée par l'UQAM dans ce dossier.
Dans sa propre réaction au jugement, l'UQAM a dit compter sur les personnes visées par l'injonction pour la respecter.
La Presse Canadienne