Les parents ontariens se mobilisent contre l'interdiction des radars automatiques


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
TORONTO — Plusieurs groupes de parents opposés à l'interdiction imminente des radars automatiques en Ontario organisent une journée d'action provinciale lundi, alors que les députés retournent à Queen's Park pour le début d'une nouvelle session législative.
Le premier ministre Doug Ford a annoncé plus tôt ce mois-ci que son gouvernement progressiste-conservateur déposerait un projet de loi visant à interdire les radars automatiques.
Cette annonce fait suite à une guerre menée contre cette technologie par le premier ministre, qui a qualifié les radars automatiques de «ponction financière» pour les municipalités et a affirmé qu'ils n'étaient pas nécessaires compte tenu des ralentisseurs, des ronds-points et des feux clignotants sur les routes qui ralentissent les conducteurs.
Des groupes de parents de Toronto, Vaughan, Midland, Kitchener-Waterloo et Ottawa organisent des manifestations lundi matin, tandis qu'un autre groupe a manifesté dans l'est de Toronto samedi.
Tom DeVito, qui vit dans le quartier Junction de Toronto avec sa femme, Danielle, et sa fille de trois ans, Goldie, est l'un des organisateurs d'un rassemblement dans son quartier. Il a qualifié le projet de loi visant à interdire les caméras de «loi horrible» et s'est dit indigné d'apprendre que la province envisageait de les interdire.
«Lorsqu'on annonce de manière inattendue le démantèlement d'un outil très efficace utilisé pour contrôler les comportements routiers très dangereux près des écoles, cela m'a profondément choqué», a-t-il reconnu.
Ce sentiment a parcouru sa communauté, qu'il décrit comme une «autoroute pour enfants», où les enfants se déplacent fréquemment à pied ou à vélo pour se rendre à la maison, à l'école et à d'autres activités, dans toutes les directions.
En tant que père d'un jeune enfant, la plus grande crainte de DeVito concerne les routes dangereuses. Il sait pertinemment à quel point les jeunes enfants peuvent être turbulents et constate parfois leur manque de conscience de la situation. De plus, les accidents de voiture sont l'une des principales causes de décès chez les enfants au Canada.
Il affirme qu'il est insensé de priver les enfants d'un moyen dont l'efficacité est prouvée pour assurer leur sécurité. «les ronds-points, les dos d'âne, tout cela est formidable. Cela ne justifie pas de retirer un outil supplémentaire, un outil efficace, de votre boîte à outils. Il vous faut toujours un tournevis, et c'est précisément ce que sont les radars de vitesse», a-t-il déclaré.
«Ce serait comme si un menuisier disait qu'il n'a pas besoin de tournevis, car il est en train de moderniser et d'améliorer son marteau.»
Les parents ne sont pas les seuls à demander à M. Ford de reconsidérer l'interdiction. Les maires de plus de 20 municipalités, ainsi que des conseils scolaires, ont demandé au premier ministre de peaufiner le programme plutôt que de l'abandonner complètement, affirmant que la technologie protège les enfants.
Les données de plusieurs municipalités qui ont analysé l'effet des radars sur la vitesse de circulation ont montré que les véhicules ralentissent dans ces zones. Une étude de l'Hôpital pour enfants malades et de l'Université métropolitaine de Toronto a également révélé que les radars ont réduit la vitesse de 45 % à Toronto.
Cassidy McMackon, La Presse Canadienne