Les plans de transition climatique sont essentiels pour les entreprises canadiennes

TORONTO — Les entreprises canadiennes sont confrontées à toutes sortes de défis urgents. Un nouveau rapport montre que les plans de transition climatique restent essentiels à leur réussite à long terme.

Tout comme les droits de douane, les taux d’intérêt et l’intelligence artificielle ont créé des surprises ces dernières années, le rapport de Business Future Pathways indique que les entreprises doivent se préparer à une multitude d’impacts liés aux changements climatiques.

«Nous voulons nous assurer que les entreprises disposent de plans conçus pour faire face aux perturbations, ce qui garantira essentiellement leur pérennité et leur réussite à long terme», déclare Fate Saghir, qui siège au comité consultatif financier du groupe en plus de ses fonctions de directrice du développement durable chez Placements Mackenzie.

Les institutions financières ont lancé Business Future Pathways en mai pour aider spécifiquement les entreprises à élaborer leurs plans afin d’assurer leur réussite et d’attirer des capitaux.

Bien que le premier rapport du groupe souligne leur importance, il montre également qu'environ 5 % des entreprises canadiennes ont réellement élaboré des plans solides sur les risques auxquels elles sont confrontées et les mesures qu’elles comptent prendre pour y faire face.

Cette statistique place le Canada au bas du classement parmi les membres du G7. Dans des pays comme la France et le Japon, au moins 20 % des entreprises utilisent de tels plans.

«Nous prenons du retard», constate Mme Saghir.

Si les débats sur le climat peuvent rapidement se perdre dans des questions idéologiques, elle affirme que les plans de transition visent à gérer les risques réels pour les entreprises.

«Il s'agit de fournir des orientations sectorielles très pragmatiques et de s'ancrer dans le risque financier», explique Mme Saghir.

Jonathan Arnold, l'un des principaux auteurs du rapport, soutient que l'élaboration d'un plan de transition aide les entreprises à anticiper les défis à venir et à identifier les opportunités potentielles.

M. Arnold, directeur de recherche en finance durable à l'Institut climatique du Canada, souligne que les investisseurs et les institutions financières s'attendent de plus en plus à ce que les entreprises anticipent l'avenir et savent comment y réagir.

«Il s'agit vraiment d'intégrer cela dans la façon dont les entreprises planifient les perturbations futures», dit-il.

Les perturbations peuvent être difficiles à gérer, comme en témoignent les entreprises qui doivent composer avec l'évolution des politiques commerciales, mais les plans de transition peuvent être utiles, selon M. Arnold.

«Planifier ces perturbations ne doit pas être une tâche ardue, précise-t-il. Les plans de transition constituent un véritable moyen de faciliter cette transition pour une entreprise, d'améliorer son accès aux marchés et aux capitaux, et de l'aider à s'adapter à la nouvelle ère climatique.»

Ian Bickis, La Presse Canadienne