Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Nova Scotia Power: un acteur en Russie probablement à l'origine d'une cyberattaque

durée 19h10
25 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

HALIFAX — Le président et chef de la direction de Nova Scotia Power affirme qu'un acteur basé en Russie est probablement à l'origine de la cyberattaque qui a ciblé les clients de la compagnie en avril.

«Cet incident constitue une attaque sans précédent, sophistiquée et ciblée», a déclaré Peter Gregg mardi devant un comité de l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, dans une déclaration préparée. «D'après les évaluations d'experts et les renseignements recueillis, il existe une forte probabilité que cette activité soit étroitement liée à un groupe de cybercriminels basé en Russie.»

La cyberattaque d'avril a dégénéré en crise pour la compagnie, provoquant une avalanche de plaintes de clients inquiets de savoir qui avait eu accès à leurs renseignements personnels.

Cette violation de données a également entraîné des plaintes de clients affirmant avoir été surfacturés, après que la compagnie a indiqué ne plus pouvoir se fier aux relevés de compteurs à distance et avoir opté pour une estimation de la consommation d'électricité à des fins de facturation.

M. Gregg a indiqué au comité que la compagnie refusait de payer une rançon pour récupérer les données volées, expliquant que les preuves laissent penser que l'auteur de l'attaque figurait sur la liste des sanctions américaines visant des acteurs russes.

«Je ne voudrais surtout pas cautionner le modèle économique de ces pirates, mais il aurait été illégal pour nous de payer une rançon dans cette situation, car l'attaquant, que nous pensons être sur la liste des sanctions américaines, ne peut en aucun cas effectuer un paiement, a expliqué M. Gregg. Nous n'avions donc pas d'autre choix.»

Le dirigeant a ajouté que la compagnie a ensuite traversé une période difficile de reconstruction de ses systèmes informatiques après la cyberattaque.

Il a également indiqué que le personnel travaille à trouver des solutions aux réclamations des clients. Il a suggéré qu'une solution pourrait consister à rembourser automatiquement les personnes ayant été surfacturées, afin qu'elles n'aient pas à en faire la demande.

M. Gregg a informé la commission que les équipes travaillent sans relâche pour rétablir le relevé des compteurs à distance et qu'elles espèrent que tous les compteurs seront reconnectés d'ici la fin mars.

Une fois le relevé des compteurs rétabli, a précisé M. Gregg, la compagnie cessera de facturer ses clients sur la base d'estimations.

La chef de l'opposition néo-démocrate, Claudia Chender, a demandé à M. Gregg et à Chris Lanteigne, directeur du service à la clientèle, pourquoi l'entreprise ne pouvait pas facturer les clients le même montant que l'an dernier, plutôt que d'utiliser une estimation.

«Si vous n'êtes pas sûrs de votre capacité à estimer avec précision, je ne comprends pas pourquoi l'entreprise ne se baserait pas simplement sur la consommation de l'an dernier.»

M. Lanteigne a répondu que leur système de facturation ne le permettait tout simplement pas.

Iain Rankin, député libéral du comité, a parlé d'un électeur qui avait reçu une facture trois fois plus élevée que pour la même période l'an dernier.

«Si j'ai raison, beaucoup de gens paient trop cher», a expliqué M. Rankin, avant de demander ce que la société de services publics comptait faire des revenus supplémentaires qui généraient des intérêts.

M. Gregg a catégoriquement nié que l'entreprise tirerait profit de ces trop-perçus, ajoutant que la société procéderait à une vérification de ses comptes pour le confirmer.

«C'est notre engagement, a-t-il affirmé. Je ne veux pas que quiconque pense que nous prenons cet argent sans raison. Nous le leur rendrons.»

Kyle MacQuarrie, membre du Parti progressiste-conservateur au pouvoir, a déclaré aux journalistes après la réunion que le gouvernement continuerait de discuter de la question en conseil des ministres, mais qu'il estimait que la compagnie d'électricité devrait se voir infliger une amende «dissuasive».

Interrogé sur le montant de cette amende, M. MacQuarrie a répondu : «Il faudrait qu'elle ait six zéros.»

M. Gregg et M. Lanteigne ont tous deux affirmé devant le comité être convaincus que les compteurs des clients enregistrent la consommation d'électricité avec précision.

Ils ont indiqué que si les clients souhaitaient envoyer des photos de leurs compteurs pour obtenir un relevé précis, ils pouvaient s'en charger.

M. Lanteigne a également souligné que la compagnie n'exigeait ni frais de retard ni intérêts pour les clients incapables de payer leurs factures majorées.

La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge