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Quand les célibataires involontaires se retirent volontairement de la société

durée 09h30
14 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — L'université McGill s'est penchée sur les causes d'une tendance qui a émergé ces dernières années chez les «incels», ces «célibataires involontaires»: celle de rester en marge de la société.

Alors que, d’après plusieurs études, les jeunes hommes des pays industrialisés se débattent dans le marché du travail face à des femmes qui réussissent de plus en plus, certains décident devenir ce que la communauté en ligne appelle «NEET».

Cet acronyme signifie «Not in Education, Employment or Training», c’est-à-dire une personne qui n’est pas aux études, en emploi ou en formation. Toute personne peut devenir NEET. Néanmoins, les incels, tristement réputés pour la haine des femmes que revendiquent certains membres et des attaques comme celle de Toronto en 2018, sont plus susceptibles que les autres de le devenir.

L'étude de McGill, basée sur des milliers de publications d'un forum incel, a montré que ces hommes, remis sur le devant de la scène par la série «Adolescence», se sentent avant tout malheureux et très mal dans leur vie et, par conséquent, ne veulent plus faire partie de la société.

D’après l’étude, le lien entre NEET et la communauté incel serait en partie motivé par l’idéologie de la «pilule noire». Selon celle-ci, le succès avec les femmes est entièrement déterminé par l’apparence et ceux qui n’ont pas gagné la «loterie génétique» n’ont aucune chance et n’en auront jamais aucune. Et cette idéologie «fataliste», comme le souligne le professeur Eran Shor, coauteur de l’étude, s’applique ensuite aux différents aspects de la vie, tels que la vie scolaire ou professionnelle.

Fait plus inquiétant, il en ressort aussi que le mode de vie NEET peut constituer une porte d’entrée pour devenir incel. C’est pourquoi le Pr Shor appelle à faire attention lorsqu’un large groupe de personnes est fondamentalement déconnecté de la société. Car, dit-il, même si la plupart d’entre eux «ne sont pas impliqués dans une quelconque forme de violence, (...) parfois, cela conduit à des actes de violence».

Caroline Chatelard, La Presse Canadienne

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