SAAQclic: un expert suggère la création d'une société québécoise spécialisée en TI


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Un expert en gouvernance de grands projets publics propose la création d'une «Société québécoise des technologies de l'information» pour répondre au manque d'expertise et à la dépendance des ministères et organismes publics à la sous-traitance pour les projets informatiques.
Le professeur agrégé au département de management de l'Université Laval, Pierre-André Hudon, a fait cette recommandation devant la commission Gallant, lundi.
La commission d'enquête sur les ratés de la transformation numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) entre dans sa dernière semaine de ses audiences publiques. Elle entendra au cours des prochains jours les recommandations d'experts.
M. Hudon estime que le Québec pourrait se doter d'une «unité centralisée, spécialisée en TI (technologies de l'information)» afin d'épauler les ministères et les organismes publics.
Plusieurs d'entre eux «ne possèdent pas l'expertise interne nécessaire pour gérer efficacement» des projets en TI et certains mènent rarement ce type de contrats. Et «l'État peine à faire contrepoids aux grandes firmes privées» dans ce domaine, avance le professeur.
«D'où l'importance d'avoir une réserve d'expertise qui soit à la disposition des ministères, surtout pour ceux qui en font moins souvent» des projets en TI, a soutenu M. Hudon.
Cette unité spécialisée pourrait, entre autres, suivre l'évolution du marché, soutenir la planification, «savoir traduire les besoins techniques en devis clairs et adaptés» ainsi que produire des estimations de coûts «indépendantes et crédibles», a-t-il énuméré.
Elle pourrait s'inspirer du modèle de la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui a notamment pour mission de fournir des services de construction, d’exploitation et de gestion immobilière aux organismes.
«L'idée est d'être capable de centraliser l'expertise au sein d'un organisme au gouvernement», affirme M. Hudon.
Selon lui, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) pourrait jouer ce «rôle pivot». Toutefois, son mandat actuel ne contient aucune mention précise quant à l'accompagnement et sur la gestion des contrats, note le professeur.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne