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Sondage sur les cotisations syndicales: aux membres seuls de décider

durée 15h15
20 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Les trois quarts des Québécois pensent que les activités des syndicats doivent se limiter à défendre leurs membres. Toutefois, 68 % pensent qu'il appartient aux membres seulement de décider ce qu'ils veulent faire de leurs cotisations syndicales.

Ces données ressortent d'un sondage Léger réalisé pour le compte de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dans le contexte de la «réforme du régime syndical» que doit déposer bientôt le ministre du Travail, Jean Boulet.

Ce sont ainsi 74 % des personnes interviewées qui se sont dites d'accord avec l'énoncé voulant que «les activités syndicales doivent se limiter à défendre les membres du syndicat».

Pourtant, du même souffle, 68 % se sont dites d'accord avec l'énoncé voulant qu'«il n'appartient qu'aux membres d'un syndicat de décider librement ce qu'ils veulent faire de leurs cotisations syndicales».

Par sa réforme, qui n'a pas encore été déposée, le ministre Boulet dit vouloir imposer plus de transparence aux syndicats et de reddition de comptes, notamment en termes d'utilisation des cotisations syndicales à des fins autres que la défense des membres, comme la contestation devant les tribunaux d'une loi.

En entrevue, le président de la CSQ, Éric Gingras, a tenté d'expliquer ces statistiques. «Il y a une partie de la population qui semble croire qu'on intervient sur un paquet d'affaires qui n'est pas de l'ordre de ce dont les membres ont besoin. Et ça, c'est un peu une mauvaise compréhension, parce que, quand on les questionne, les membres choisissent. Donc, quand, à la CSQ, par exemple, on parle du budget provincial, d'équité salariale, de violence dans les écoles, ce n'est pas de convention collective dont on parle, mais d'enjeux qui touchent les membres.»

«On doit parler des choses qui touchent les membres, mais les membres décident. Et, des fois, les membres décident que ce n'est pas de convention collective dont on parle, mais d'enjeux qui les touchent», résume le dirigeant syndical.

Le sondage démontre aussi que seul 1 % des personnes interrogées jugent que «réformer le régime syndical» serait leur priorité. Toutefois, il importe de souligner que les autres choix se rapportaient à l'éducation, au manque de logement, aux conditions de vie des aînés, à la baisse des impôts et des taxes, par exemple.

Aussi, 52 % des gens se disent d'accord avec l'énoncé voulant qu'avec cette réforme de la gouvernance syndicale, le gouvernement ait voulu faire oublier son bilan.

«Le premier ministre avait besoin d'un méchant. Et, question d'être capable de faire de la politique polarisée, il a nommé les syndicats», a conclu M. Gingras.

Le sondage web a été réalisé du 10 au 12 octobre auprès de 1022 personnes. S'il s'était agi d'un sondage téléphonique, l'échantillon probabiliste aurait une marge d’erreur de ±3,07 %, et ce, 19 fois sur 20.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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