Stablex: le ministère analyse l'air, l'eau et les sols et publie des données


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Le ministère de l'Environnement du Québec informe la population qu’il a effectué une campagne d'échantillonnage au site d'enfouissement de Stablex à Blainville et que les résultats de ces analyses seront rendus publics cet automne.
Dans un communiqué diffusé lundi après-midi, le ministère indique que des spécialistes «analysent présentement les échantillons recueillis dans les 20 puits d'eaux de surface et d'eaux souterraines, situés autant dans le sable ou l'argile que dans le roc, ainsi que les prélèvements effectués dans les fossés environnants».
Le ministère a également rendu public un rapport d'inspection qui contient des données d’échantillonnages des eaux de surface et des eaux souterraines réalisé près du site de Stablex en 2024, qui, selon le communiqué, «attestent que l'entreprise respecte les normes environnementales en vigueur».
De plus, le ministère a publié un rapport d'analyse de l'air ambiant.
«À la lumière de ces résultats, il n'y a présentement pas d'inquiétudes à avoir sur le plan de la qualité de l'air», toujours selon le communiqué du ministère de l'Environnement.
La publication de ses informations survient un peu plus d'une semaine après une sortie remarquée de la mairesse de Blainville, Liza Poulin.
Celle-ci avait annoncé qu'elle lançait une campagne d’échantillonnage près du site d’enfouissement de Stablex.
Mme Poulin avait expliqué à La Presse Canadienne qu'elle demandait depuis plusieurs mois au ministère de l’Environnement de rendre publiques les données d’échantillonnages des eaux de surface et des eaux souterraines réalisés près du site de Stablex en 2024 et de procéder à une nouvelle campagne d’échantillonnage.
«Ces deux engagements n’ont pas été respectés, c’est ce qui était prévu, c’est leur programme, on leur demande juste d’être conforme à leur propre programme », avait indiqué la mairesse de Blainville lors d’une entrevue.
«Mon intention n’est pas de me substituer aux compétences du ministère de l’Environnement», mais «à partir du moment où ces deux engagements n’ont pas été respectés ou que les échéances tardent», il faut agir, avait-elle expliqué, en ajoutant qu’elle a «une population à rassurer».
Est-ce que le communiqué publié par le gouvernement lundi ainsi que les données rendues publiques sont de nature à rassurer la mairesse Poulin?
Au moment de publier cet article lundi après-midi, la mairesse Poulin n'avait pas encore réagi à l'annonce du ministère de l'Environnement.
Agrandissement du dépotoir
L’entreprise américaine Stablex agrandit son dépotoir de déchets dangereux sur les terrains qui appartenaient autrefois à la Ville de Blainville, malgré l’opposition de la Ville et les manifestations fréquentes de groupes de citoyens.
Si Stablex peut agrandir son dépotoir, c’est parce que le gouvernement du Québec a pris les grands moyens en déposant le projet de loi 93 à la fin du mois de février, pour exproprier la Ville au coût de 17 millions $, obtenir le terrain visé par Stablex et permettre l’agrandissement du dépotoir pour y enfouir des déchets dangereux du Québec, mais également des États-Unis.
Blainville souhaitait continuer de protéger le terrain composé de neuf hectares de milieux humides et de 58 hectares de boisés.
Le centre de traitement de déchets industriels de Stablex comprend actuellement une usine de traitement et cinq cellules d’enfouissement. L’entreprise compte aménager une sixième cellule.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne