Trois agents de la GRC en C.-B. ont diffusé des messages racistes et sexistes

Une arbitre de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a conclu que trois agents de la Colombie-Britannique avaient manqué de respect et de courtoisie envers autrui en publiant des commentaires racistes, sexistes et homophobes dans une conversation de groupe avec d'autres agents et sur les ordinateurs de la police.

Louise Morel a conclu que les agents de Coquitlam, Mersad Mesbah, Ian Solven et Philip Dick, avaient enfreint le code de déontologie de la GRC et fait preuve d'une conduite déshonorante en publiant ces commentaires, mais a rejeté d'autres allégations liées au harcèlement au travail.

Les avocats se réuniront la semaine prochaine pour discuter des prochaines étapes, qui pourraient inclure le congédiement des agents.

Selon l'arbitre Morel, les affirmations des agents selon lesquelles les publications étaient motivées par la frustration, l'humour noir ou le sarcasme ne les exonèrent pas, car les policiers sont soumis à des normes plus élevées que le grand public.

Elle se dit convaincue qu'une personne raisonnable jugerait ces commentaires non seulement discourtois et irrespectueux, mais aussi déshonorants, et que leur publication dans des conversations de groupe «pourrait raisonnablement laisser entendre» qu'ils visaient à diminuer la confiance du public envers la GRC.

L'arbitre a indiqué qu'elle publierait une décision écrite plus détaillée ultérieurement. Vendredi, pendant près de trois heures, elle a examiné divers messages qu'elle a qualifiés de racistes, sexistes et homophobes.

«Je ne vois pas comment une personne raisonnable dans la société pourrait trouver acceptables ou même excusables des commentaires sur une femme vulnérable violée par cinq hommes». Des messages qui qualifient une unité de la GRC «d'obsédée sexuelle» et une victime d'agression sexuelle criminelle «de fille stupide» ont également été envoyés, a-t-elle déclaré lors d'une discussion sur les allégations contre Solven.

Dans le cas de Dick, les messages faisaient référence à «l'homme au grand turban» ou au «petit Asiatique rondelet et inutile», a-t-elle précisé.

Concernant Mesbah, l'arbitre a mentionné des messages qualifiant certaines personnes de «retardées».

Elle a ajouté que certains aspects de ces messages «révélaient une mentalité» remettant en question le droit du public à un traitement juste et égalitaire.

«Je considère que ces messages sont clairement racistes, sexistes et homophobes, compte tenu de leur caractère insultant lié à la race, la couleur, l'origine ethnique, le sexe ou l'orientation sexuelle», a-t-elle conclu. «J’estime qu’une personne raisonnable, connaissant toutes les circonstances pertinentes, y compris les réalités du travail policier en général et de la GRC en particulier, considérerait cette conduite comme déshonorante.»

Ashley Joannou, La Presse Canadienne