Un élu républicain accuse un «milliardaire canadien» d'avoir été client d'Epstein


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Par La Presse Canadienne, 2025
WASHINGTON — Un député républicain des États-Unis a affirmé mercredi que le FBI détenait les noms de certains clients de feu Jeffrey Epstein, dont un «milliardaire canadien».
Thomas Massie a fait cette déclaration lors d'une audition devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants, où il a exhorté le directeur du FBI, Kash Patel, à publier davantage de documents relatifs à l'enquête sur le célèbre trafiquant sexuel.
M. Massie a affirmé qu'une inculpation pour trafic sexuel dans le district sud de New York avait produit une série de documents résumant les entretiens avec les victimes, nommant au moins 20 hommes qu'il accuse d'avoir été clients d'Epstein.
«D'après les victimes qui ont coopéré avec le FBI dans cette enquête, ces documents en possession du FBI – en votre possession – concernent au moins 20 hommes», a lancé M. Massie au directeur du FBI.
Le républicain, qui représente le Kentucky, a déclaré que la liste comprenait un «producteur hollywoodien valant quelques centaines de millions de dollars», des artistes de renom, un banquier et «au moins six milliardaires, dont un milliardaire canadien».
L'élu a dit ne pas savoir précisément qui étaient ces hommes, mais que «le FBI le savait». Il a demandé à Kash Patel si des enquêtes étaient en cours sur ces hommes et si le directeur du FBI avait vu les documents contenant leurs noms.
M. Patel a certifié ne pas avoir vu les documents cités par Thomas Massie et a indiqué que le FBI examinait les dossiers Epstein. Il a affirmé qu'«aucun nouveau document ne (lui) avait été présenté pour lancer une nouvelle inculpation».
Le directeur l'agence fédérale a répété à plusieurs reprises qu'il n'existait aucune liste de clients d'Epstein et a maintenu qu'il n'y avait aucune preuve que le financier new-yorkais ait fait du trafic de mineures pour quiconque, sauf lui-même.
Le bureau de M. Massie n'a pas encore répondu à une demande de commentaires. Le service de presse national du FBI a déclaré n'avoir aucun commentaire et le bureau des affaires publiques du FBI à New York a renvoyé La Presse Canadienne à «tout document public sur cette affaire».
Des milliers de pages de documents ont été divulguées à la suite de poursuites civiles. La commission de surveillance de la Chambre des représentants a publié une nouvelle série de documents plus tôt cette année, bien qu'une grande partie de ces documents soient déjà publics.
Si des noms prestigieux ont été repérés dans les journaux de bord du jet privé d'Epstein et d'autres documents, les forces de l'ordre n'ont impliqué ces personnes dans aucun crime.
Il semble qu'aucun Canadien n'ait été directement lié à l'affaire Epstein avant que le Thomas Massie ne porte ses accusations cette semaine.
Trump dans un étau
La controverse entourant Epstein a tenaillé le président Donald Trump, qui a commencé à la qualifier de canular démocrate. Le locataire de la Maison-Blanche était un ami proche du financier, mais a nié à plusieurs reprises toute connaissance de trafic sexuel et a affirmé avoir rompu leur amitié il y a des années.
Sa gestion du dossier Epstein a valu à l'administration Trump des critiques de tous bords, y compris par des partisans fidèles du mouvement MAGA.
De nombreux membres de l'administration Trump ont ardemment plaidé en faveur de la publication des documents liés à Epstein avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche plus tôt cette année. Avant de devenir directeur de l'agence, Patel lui-même affirmait que le FBI détenait le «registre noir» des noms des clients d'Epstein.
Le premier revers politique majeur est survenu après que la procureure générale Pam Bondi a distribué en février des classeurs de documents relatifs au dossier Epstein à des influenceurs d'extrême droite officiant sur les réseaux sociaux. Il est rapidement apparu que les informations contenues dans ces classeurs avaient toutes été divulguées auparavant.
En juillet, l'administration Trump a décidé de ne plus divulguer publiquement les dossiers d'enquête relatifs à l'affaire Epstein.
La controverse s'est intensifiée après la publication d'informations faisant état d'une lettre d'anniversaire à connotation sexuelle remise à Epstein, prétendument écrite et signée par M. Trump.
La lettre a été rendue publique par les démocrates de la commission de surveillance de la Chambre au début du mois, après avoir été remise par la succession d'Epstein. Le président américain a affirmé que sa signature était falsifiée.
Alors que de nombreux républicains ont tenté d'éviter la colère présidentielle en esquivant la controverse Epstein, Thomas Massie a continué de critiquer ouvertement la manière dont les dossiers ont été traités. Il s'est associé au démocrate Ro Khanna pour tenter d'obtenir un vote exigeant que le ministère de la Justice publie les dossiers Epstein.
Les démocrates ont également interpellé Kash Patel sur la gestion du dossier Epstein par l'administration Trump lors de deux jours d'audiences houleuses au Capitole cette semaine.
« Comment êtes-vous passé du statut de militant pour la responsabilité et la transparence dans le dossier Epstein à celui de complice du complot et de la dissimulation?» a demandé le député démocrate Jamie Raskin.
— Avec des informations de l'Associated Press
Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne