Un examen «méticuleux» du programme des travailleurs temporaires réclamé


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — La Chambre de commerce du Canada estime que l'ensemble du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) nécessite un examen approfondi face aux appels croissants à sa suppression.
Dans une lettre envoyée aux ministres fédéraux de l'Emploi et de l'Immigration la semaine dernière, la Chambre a expliqué que les données indiquent que le lien entre le chômage élevé des jeunes et la présence de travailleurs temporaires est «généralement faible».
Diana Palmerin-Velasco, directrice principale du service de l'avenir du travail de la Chambre, a souligné que la Chambre avait décidé d'envoyer cette lettre en raison des idées fausses grandissantes sur le chômage des jeunes et le PTET.
«Nous avons envoyé cette lettre, car nous estimons que le système d'immigration traverse une crise. Il ne semble fonctionner efficacement pour personne, ni pour les nouveaux arrivants, ni pour les employeurs. Il est devenu trop compliqué», a-t-elle déclaré à La Presse Canadienne.
«Il n'existe aucune règle claire ni prévisibilité, et cette lettre découle de la crainte que nous oubliions que l'immigration est en réalité un impératif économique», a-t-elle ajouté.
Selon elle, les jeunes de 15 à 24 ans ne postulent généralement pas aux emplois habituellement occupés par des travailleurs temporaires. Elle a précisé que ces emplois se trouvent principalement dans les collectivités rurales et éloignées et impliquent souvent des quarts de nuit.
Les principaux secteurs identifiés par la Chambre comme connaissant des «déficits persistants en matière de main-d'œuvre» comprennent l'agriculture, la construction, l'hébergement, la transformation des aliments et les services alimentaires.
Un porte-parole du cabinet de la ministre de l'Immigration, Lena Diab, a déclaré dans un courriel que 39 150 travailleurs étrangers temporaires sont arrivés au Canada entre le 1er janvier et le 31 juillet de cette année. L'objectif du programme pour cette année est de 82 000.
Les conservateurs ont demandé au gouvernement de mettre fin au Programme des travailleurs étrangers temporaires en raison du chômage élevé chez les jeunes.
Statistique Canada a signalé que le taux de chômage des jeunes était de 14,5 % en août.
Le gouvernement avait mentionné l'année dernière qu'il refuserait de réaliser une étude d'impact sur le marché du travail — le permis nécessaire pour embaucher une personne dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires — dans une juridiction où le taux de chômage local est supérieur à 6 %.
L'attachée de presse de la ministre de l'Emploi, Patty Hajdu, Jennifer Kozelj, a indiqué par courriel que les travailleurs étrangers temporaires représentent «environ 1 % de la population active au Canada».
«En raison des restrictions mises en place, le flux de travailleurs étrangers à bas salaire a diminué de 70 % cette année», a fait savoir Mme Kozelj.
«Le Canada demeure sur la bonne voie pour gérer durablement les niveaux de résidents temporaires, comme le prévoit le Plan des niveaux d'immigration 2025-2027. Nos efforts visant à réduire la dépendance des employeurs canadiens à l'égard du Programme des travailleurs étrangers temporaires s'inscrivent dans ce plan. Le gouvernement en dira davantage à ce sujet dans le prochain Plan des niveaux d'immigration», a-t-elle précisé.
La mise à jour du plan des niveaux devrait être publiée avant le 1er novembre.
La lettre de la Chambre indique que le gouvernement devrait recueillir de meilleures données sur le Programme de mobilité internationale, ajoutant qu'il existe peu de moyens de déterminer comment et où les personnes travaillent dans le cadre de ce programme.
Le Programme de mobilité internationale permet aux employeurs d'embaucher un travailleur étranger temporaire sans étude d'impact sur le marché du travail. Cela est autorisé par certains accords de libre-échange, comme l'ACEUM, ou pour les personnes qui apportent des avantages économiques, concurrentiels ou culturels particuliers au Canada.
«Assurons-nous que ces programmes, et les personnes qui obtiennent des permis de travail dans le cadre de ces programmes, contribuent réellement à l'économie canadienne», a soutenu Mme Palmerin-Velasco.
L'objectif d'admission du Programme de mobilité internationale est d'un peu moins de 286 000 cette année, et devrait être ramené à environ 129 000 l'an prochain dans le cadre du Plan des niveaux d'immigration.
David Baxter, La Presse Canadienne