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Une aide supplémentaire est nécessaire pour la tarification du carbone en N.-É.

durée 13h16
24 novembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

HALIFAX — Un défenseur de l'énergie abordable affirme que l'imposition d'une tarification du carbone aux consommateurs en Nouvelle-Écosse est une bonne idée, mais ajoute que la hausse des coûts de l'énergie continue de poser des problèmes aux personnes à faible revenu.

Le président de l'organisme néo-écossais Affordable Energy Coalition, Brian Gifford, croit que la plupart des gens seront aidés par le plan du gouvernement fédéral visant à offrir des rabais trimestriels pour compenser les coûts de tarification du carbone, à partir de juillet.

Les remises permettront aux ménages de la Nouvelle-Écosse de recevoir 248 $ à chaque paiement, tandis que ceux des deux autres provinces où la tarification du carbone a été imposée mardi – Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard – bénéficieront de remises de 328 $ et 240 $ respectivement.

Mais M. Gifford a déclaré qu'il faudrait probablement encore plus d'aide.

«En cette période de prix élevés du pétrole, en particulier, et de hausse des tarifs d'électricité, il y aura toujours un problème pour les gens», a souligné M. Gifford dans une entrevue mercredi.

Le prix du carbone devrait ajouter au départ 17,4 cents le litre au coût du mazout.

M. Gifford a déclaré qu'une subvention fédérale de 250 millions $ annoncée lundi était censée être une autre compensation pour aider les gens à passer du mazout domestique aux thermopompes électriques, aidera également, mais seulement de manière marginale. Cette somme s'ajoute à une enveloppe de 250 millions $ sur quatre ans qui a été annoncée par le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault, en septembre, pour aider les gens à faire face aux coûts de chauffage de leur maison.

«(La subvention) ne fonctionne pas pour les ménages à faible revenu, car ils ne peuvent pas payer leur part des coûts», a fait valoir M. Gifford, qui a ajouté qu'une subvention allant jusqu'à 5000 $ n'est pas suffisante à elle seule pour passer à une thermopompe électrique. 

«Notre propre maison a été convertie pour environ 12 000 $ et cela il y a environ sept ans. (La subvention) nécessite plus d'argent par ménage. Le plafond est trop bas», a soutenu M. Gifford. 

Environ 30 % des foyers du Canada atlantique utilisent le mazout comme moyen de chauffage, dont près de la moitié des 400 000 foyers de la Nouvelle-Écosse.

Avec le montant d'argent potentiellement disponible, Brian Gifford pense que seule une petite partie de ces maisons obtiendra réellement l'aide dont elles ont besoin pour convertir leurs systèmes de chauffage. Selon lui, le financement doit être synchronisé avec les programmes provinciaux existants pour être plus efficace.

Pourtant, M. Gifford a pris soin de ne pas critiquer la tarification du carbone. «La taxe sur le carbone n'est pas le problème, a-t-il souligné. Les combustibles fossiles sont le problème.»

La demande croissante de thermopompes électriques est également une complication potentielle, a indiqué John Devereaux de l'entreprise Ground Hog Geothermal and Heat Pump, qui dessert des clients dans la vallée d'Annapolis et la municipalité régionale d'Halifax.

M. Devereaux a déclaré que le téléphone de son entreprise n'a pas arrêté de sonner en raison de la demande récente. Il a dit qu'il y a actuellement une liste d'attente de six mois pour ses services.

La popularité des thermopompes électriques «a augmenté au fil du temps», a-t-il constaté, «mais cette année a été spécifiquement très occupée, et une grande partie de cela est attribuable au coût du pétrole».

Il y a également un manque de techniciens disponibles pour installer des systèmes de pompes à chaleur, a ajouté M. Devereaux. Il a dit qu'une douzaine d'entreprises de la province tentent activement d'embaucher des travailleurs qualifiés. Son entreprise compte dix techniciens, et M. Devereaux a indiqué qu'il pourrait facilement en faire travailler quatre autres sans problème. La pénurie frappe depuis un certain temps, dit-il. 

Keith Doucette, La Presse Canadienne