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Une ancienne réfugiée s'inquiète du projet de loi sur la frontière

durée 12h57
31 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Une femme transgenre pense qu'elle n'aurait pas pu rester au Canada si les règles relatives aux réfugiés, telles que décrites dans le nouveau projet de loi du gouvernement sur la frontière, avaient été appliquées.

Asya Medea est arrivée au Canada en 2018 avec un visa d'études pour entreprendre un doctorat en études des femmes et de genre à l'Université York de Toronto. En raison de la détérioration de son état de santé et du danger croissant pour les personnes LGBTQ+ en Turquie, Mme Medea a déposé une demande d'asile environ 18 mois après son arrivée.

«La Turquie était devenue de plus en plus transphobe et la réglementation en vigueur ciblait spécifiquement et personnellement certaines personnes, dont moi. À l'époque, je n'avais pas d'autre choix, a expliqué Mme Medea. Ma situation et la situation en Turquie m'ont donc contrainte à demander le statut de réfugiée.»

L'immigrante a indiqué que sa demande d'asile a été approuvée en 2020 et qu'elle a maintenant la résidence permanente. Le projet de loi C-12 interdira à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada d'entendre les demandes d'asile de personnes qui résident au Canada depuis plus d'un an. Cette période d'un an est rétroactive au 24 juin 2020.

Un responsable de l'immigration a déclaré jeudi devant le Comité permanent de l'immigration de la Chambre des communes que le 24 juin 2020 correspond à la date de mise en service du système canadien d'entrée et de sortie, marquant ainsi le début de la collecte de données concrètes sur la durée de séjour des personnes au pays.

La ministre de l'Immigration, Lena Diab, a indiqué que les personnes qui résident au Canada depuis plus d'un an et qui souhaitent présenter une demande d'asile peuvent toujours demander une évaluation des risques avant renvoi.

Des éléments de preuve présentés lors d'une audience d'immigration en 2022 suggèrent qu'environ 6 % seulement de ces évaluations mènent à une autorisation de séjour au Canada.

Asya Medea dirige un organisme sans but lucratif appelé LuBunTO qui soutient les nouveaux arrivants LGBTQ+. Elle a déclaré avoir reçu des nouvelles de plusieurs personnes qui vivaient au Canada depuis plus d'un an et qui ont déposé une demande d'asile après le 24 juin 2020. Elles ignorent maintenant si elles pourront rester.

«Les membres de ma communauté se demandent ce qu'il adviendra de leur dossier, car ils ont déposé leur demande après 2020. Et je ne peux rien leur dire avec certitude, car la loi n'est pas encore adoptée, a-t-elle expliqué. Les communautés sont donc sous le choc et très désemparées.»

David Baxter, La Presse Canadienne

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