Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Usine-dépotoir Stablex: Blainville examine l'eau, l'air et le sol

durée 10h00
20 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — En l’absence de réponse de la part du ministère de l’Environnement, la mairesse de Blainville a décidé de lancer une campagne d’échantillonnage près du site d'enfouissement de Stablex, à Blainville.

La mairesse Liza Poulin demande depuis plusieurs mois au ministère de l’Environnement de rendre publiques les données d’échantillonnage des eaux de surface et des eaux souterraines réalisées près du site de Stablex en 2024 et de procéder à une nouvelle campagne d’échantillonnage.

«Ces deux engagements n’ont pas été respectés, c’est ce qui était prévu, c’est leur programme, on leur demande juste d'être conforme à leur propre programme», a indiqué la mairesse de Blainville lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne.

Devant ce que la mairesse qualifie d'inaction de la part du gouvernement, la Ville de Blainville a décidé d'engager une firme spécialisée qui a entamé, au début du mois de septembre, une campagne d’échantillonnage «au niveau de la qualité de l’air, de la qualité des sédiments et de la qualité des eaux de surface», a expliqué la mairesse.

«Nous attendons prochainement le rapport de cette campagne, et je m’engage à le rendre public, quel qu’il soit», a déclaré la mairesse.

«Mon intention n'est pas de me substituer aux compétences du ministère de l'Environnement», mais «à partir du moment où ces deux engagements n’ont pas été respectés ou que les échéances tardent», il faut agir, a expliqué Liza Poulin, en ajoutant qu'elle a «une population à rassurer».

Des données qui se font attendre

En mai 2024, des groupes de citoyens avaient envoyé une mise en demeure au ministre de l’Environnement du Québec de l’époque, Benoit Charette, pour qu’il «agisse et prenne ses responsabilités pour que cesse la contamination de l’usine-dépotoir Stablex à Blainville et en aval».

Ces groupes s’appuyaient notamment sur des échantillons prélevés par des citoyens dans les ruisseaux et des fossés entourant le site des activités de Stablex et qui démontraient, selon le spécialiste en écotoxicologie Daniel Green, la présence de contaminants.

Quelques semaines plus tard, le ministre Charette affirmait, dans un communiqué, que des échantillonnages rigoureux prélevés par le ministère attestaient la conformité du site.

«À ce moment-là, moi, ce que j’ai dit au ministre, c’est considérant qu'il n'y avait pas de risque, pourquoi ne pas rendre publiques les données? Ça ferait en sorte que la population de Blainville serait rassurée à l'égard de la cohabitation avec l'entreprise», a expliqué la mairesse.

Liza Poulin soutient que c’est le 6 mai dernier, lors d’une rencontre entre le député Mario Laframboise, elle-même et le ministre Charette, que celui-ci s’est engagé «à rendre publics, sur une plateforme d’information, les résultats des analyses d’échantillonnages réalisés sur le site de Stablex» et aussi de procéder à une nouvelle campagne d’échantillonnage.

Bernard Drainville prend connaissance des dossiers

Le 11 septembre, Benoit Charette a été nommé ministre responsable des Infrastructures et Bernard Drainville a été désigné pour le remplacer à l’Environnement.

Liza Poulin a expliqué avoir sollicité une rencontre avec le nouveau ministre «dans les heures qui ont suivi sa nomination», mais qu’elle n’a pas reçu de nouvelle jusqu’à présent.

Un attaché de presse du ministre a expliqué à La Presse Canadienne que M. Drainville prenait «connaissance des différents dossiers» et «qu’il réagira ultérieurement».

Les travaux continuent

Pendant ce temps, l'entreprise américaine Stablex continue ses travaux pour agrandir son dépotoir de déchets dangereux sur les terrains qui appartenaient autrefois à la Ville, malgré l’opposition de la Ville et de manifestations fréquentes de groupes de citoyens.

Si Stablex peut agrandir son dépotoir, c’est parce que le gouvernement du Québec a pris les grands moyens en déposant le projet de loi 93 à la fin du mois de février, pour exproprier la Ville au coût de 17 millions $, obtenir le terrain visé par Stablex et permettre l’agrandissement du dépotoir pour y enfouir des déchets dangereux du Québec, mais également des États-Unis.

Blainville souhaitait continuer de protéger le terrain composé de neuf hectares de milieux humides et de 58 hectares de boisés.

Le centre de traitement de déchets industriels de Stablex comprend actuellement une usine de traitement et cinq cellules d'enfouissement. L'entreprise compte aménager une sixième cellule.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge