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« Il faut sortir du village d’Astérix » — Jean-Benoît Nadeau

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20 octobre 2009
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Les Québécois manquent de vision et d’opportunisme face à des dizaines de millions de francophones répartis dans le monde entier et même près de nous selon le journaliste de renom, Jean-Benoît Nadeau. « Il faut sortir du village d’Astérix. La conséquence pratique de cela a des enjeux sur notre prospérité future », a évoqué le conférencier lors de son passage hier soir au Cégep Beauce-Appalaches de Saint-Georges.

Lui qui a offert des conférences partout en Amérique du Nord, en France, en Angleterre, en Corée et même au Japon était l’invité de la première conférence de prestige présentée par l’institution. Devant plus de 300 personnes dont majoritairement des étudiants et quelques adultes, il a abordé le thème : Le français, langue de mondialisation.

 « Les Québécois sont dans le débat des accommodements raisonnables, nous y serons toujours dans 100 ans. Pourquoi? Le mot francophone même, appelle au monde. La plupart des francophones ne le sont pas de leur langue maternelle et ils ne sont pas catholiques », a précisé d’entrée de jeu le journaliste, évoluant tant en anglais qu’en français.

S’appuyant sur diverses études et œuvres réalisées sur le sujet, M. Nadeau rappelle avant tout l’importance des francophones dans le

 -Nos mesures de protection fonctionnent très bien au Québec. Le problème, c’est qu’on n’a pas d’attaque à cinq-
monde entier. « Le français est une langue internationale toujours importante. Bien sûr, il y a l’anglais.  Ce qui est fascinant avec le français lorsqu’on regarde les statistiques, il n’a jamais reculé. Le français se porte mieux dans son histoire qu’il s’est déjà porté », pense-t-il.

 « Nous sommes dans un univers francophone. Par ailleurs, en Amérique du Nord, il n’y a pas que 8 ou 9 millions de francophones, mais il y en a environ 30 millions. Au Canada, il y en a 2 que le Québec, aux États-Unis une douzaine, puis dans les Amériques du Sud de 10 à 12 millions de francophones », précise ce dernier.

Aucune attaque à cinq!!!
Le Québec garde bien le fort pour protéger sa langue française, mais ne fait pas suffisamment pour la promouvoir afin de prospérer selon ce dernier. « Nos mesures de protection fonctionnent très bien au Québec. Le problème, c’est qu’on n’a pas d’attaque à cinq. Nous n’avons pas de stratégie politico-commerciale et l’on n’a pas intégré cette idée. On fait pourtant partie d’une francophonie nord-américaine très demandée. Personne ne le pense, puisque personne n’a les antennes », illustre-t-il.

 « Il y a 200 000 personnes qui apprennent le français au Japon. C’est sûr que c’est moins que l’anglais. Pourquoi, l’on ne fait pas l’effort de leur vendre des livres? Puis les 12 millions d’Américains qui sont francophones particulièrement parce qu’ils sont instruits, on ne fait rien pour leur parler. On n’essaie pas de créer des journaux, des webzines, on ne leur envoie pas d’information et l’on ne distribue pas nos livres. On ne fait rien puisque nous sommes dans le village d’Astérix », déplore M. Nadeau.

En Ontario, avec près de 600 000 francophones dont 100 000 immigrants et près d’un million Ontariens bilingues sont nés de grands besoins.  « Les besoins pour les livres, les films et les pièces de théâtre sont exactement les mêmes. Il y a Guy Migneault, artiste québécois maintenant de la troupe française de Toronto, a introduit le sous-titrage. Au début, cela a été mal reçu par certains groupes de francophones, mais en même temps les autres venaient. Quelqu’un, de marié avec un anglophone, est capable de sortir avec sa femme ou son conjoint. Il n’est plus isolé dans son français », explique le Sherbrookois.

Selon ce dernier, ce succès commercial est l’exemple que l’on peut ainsi transformer la face du Canada, les relations publiques du Québec aux États-Unis, même régler le problème de l’attrition en terme d’enrôlement au niveau universitaire et scolaire. « Il y a 300 000 élèves en immersion française au Canada qui finit et 200 000 étudiants qui étudient dans les collèges et lycée français, plus un autre 100 000 dans les alliances françaises. On fait zéro démarche pour aller les chercher. Allez en chercher seulement 1 % de ce nombre, on vient de régler le problème d’attrition au niveau universitaire au Québec », commente ce dernier.

Le Québec doit donc se servir de sa langue pour attirer des francophiles et des francophones provenant d’ailleurs dans le monde pour sa propre prospérité. « Cela veut peut-être dire que nos futurs médecins et ingénieurs sont formés actuellement dans des lycées new-yorkais et dans une école d’immersion en Colombie-Britannique. D’autres médecins se forment au Lycée français de Mexico. Il faut intégrer cela dans notre vision. Si on ne le fait pas, on est mort. Je ne parle pas d’intégrer des immigrants, je parle des gens intégrés dans le français qui ne sont même pas au Québec », insiste-t-il.

« Oui, ils ne sont pas de la même ethnie, mais ils parlent français », poursuit M. Nadeau.

Ses conférences jusqu’à présent dérangent, mais selon lui, on aurait si peu à faire pour améliorer la position du Québec sur l’échiquier mondial.

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