Investissement étranger : La Beauce doit formaliser son pouvoir d’attraction
Puisque l’investissement étranger est un créateur de richesse pour la société, la Beauce, réputée pour son entrepreneuriat et son autosuffisance aurait avantage à se faire plus attirante. Le pouvoir d’attraction est là, sauf qu’elle doit le formaliser selon le président et chef de la direction d’Investissement Québec, Jacques Daoust. Le dernier conférencier des déjeuners thématiques de la saison du Conseil économique de Beauce (CEB) a pu attirer plus de 145 personnes d’affaires de la région.
Investissement Québec est non seulement une institution financière, mais également une agence de développement économique à l’étranger possédant 11 succursales dans le monde entier. M. Daoust a précisé l’une des missions d’Investissement Québec qui est de créer de la richesse au Québec en relevant « Le défi de l’investissement étranger en région ». Tâche peu facile pour une province d’un peu plus de 7 millions d’habitants, c’est certain, mais le but est d’arrivé premier et non le deuxième, avance le président.
De plus, il est hors de question de donner l’électricité et d’être au pied des investisseurs. La cible de la société d’État, autosuffisante et rentable, est de créer de la richesse partout en province. Pour ce faire, Investissement Québec se doit d’étendre ses ailes un peu partout où les affaires se brassent pour contribuer au développement de la province.
« L’important, c’est d’être présent sur le terrain. Investissement Québec dispose de bureaux à New York, Chicago, Los Angeles Atlanta et en ouvrira bientôt un autre à Boston. On dispose aussi de bureaux à Londres, Paris, Munich, Stockholm, Beijing, Tokyo et Mumbai. Cette proximité-là fait en sorte que tous les matins, les gens vont, dans les créneaux que nous appuyons, vendre le Québec. Vous pouvez imaginer qu’il n’y a personne en Inde qui se lève un matin qui veut investir au Québec. Nous, on a 11 bureaux et aura bientôt 14 sur la planète pour dire : as-tu pensé à investir au Québec », commente M. Daoust.
Les deux autres bureaux visés sont en Italie, dernier pays du G8 puis en Amérique du Sud plus précisément à São Paulo où est l’épicentre de l’économie sud-américaine.
La Beauce dans tout cela
À proximité du Nord-Est Américain, la Beauce peut-elle aussi tirer concrètement bénéfice de l’investissement étranger d’après M. Daoust. La région se démarque par ses parcs industriels de qualité, ses infrastructures (routières, électricité et égout, etc.), sa main-d’œuvre, son bas taux de chômage, la qualité de vie et son esprit d’entrepreneuriat. « La Beauce par ses intermédiaires en développement économique se doit de se faire connaître chez nous comme société qui est capable d’accueillir d’investissement parce que cela va vous enrichir. Il y a trois règles fondamentales, soit d’abord cibler (vos besoins), c’est la clé du succès. La Beauce et la Chaudière-Appalaches ne peuvent être bonnes dans tous les secteurs », précise M. Daoust.
Il souligne que la région doit miser sur des créneaux comme l’agroalimentaire, matériaux composites, plastiques, matériel de transport et de construction. « Avec une diminution de la population, il vaut mieux essayer d’attirer un emploi de 75 000 $ que trois à 25 000 $. Ces trois emplois sont en concurrence avec la Chine », note le grand manitou d’Investissement Québec.
« Il ne faut amener des sociétés qui vont vous concurrencer et vous rendre plus riche. Pour cela, il faut mettre l’accent sur les secteurs de pointe et à haute valeur ajoutée. Nous allons aussi oublier les emplois qui s’apprennent dans une heure. Cela est maintenant rendu en Chine et nous n’allons pas rapatrier ses emplois », commente ce dernier.
Voilà l’importance, selon M. Daoust, de parler d’abord de chiffres avant de parler de qualité de vie. « Vous allez devoir les contaminer beauceron et de les amener à comprendre votre façon de vivre. Le reste du Québec n’a pas la même agressivité positive face aux affaires. On va tenter de vendre l’entrepreneurship ici, un coup que tous les critères chiffrés (…) La dernière décision dans une sélection, c’est une décision émotive », rappelle M. Daoust.
Après avoir formalisé le pouvoir d’attraction et cibler les besoins de la région, il faut réunir les facteurs gagnants pour permettre de conclure une bonne affaire. « Je garantis que je vais vous en emmener. Je n’en amènerais peut-être pas une dizaine, peut-être une ou deux, mais ce serait déjà extraordinaire », croit M. Daoust.
Rappelons que l’objectif de l’agence de prospection d’Investissement Québec est de dénicher des entreprises stimulant la richesse. Si une entreprise de ce style venait qu’à s’établir en Beauce, cela voudrait bien dire qu’il faut amener de la nouvelle main-d’œuvre. « Elle va venir s’installer ici et cela veut dire que la Beauce va grandir. Des familles vont s’installer ici. La consommation avec les marchands locaux aura lieu ici, les automobiles seront achetées ici et l’épicerie va se faire ici. Cela va apporter plus de richesse ici. Ces sociétés que nous essayons d’attirer sont des sociétés qui exportent des produits. Avec de l’argent neuf, elles le font fabriquer ici et l’envoie à l’étranger ce qui amène de l’argent neuf. C’est une roue vertueuse d’enrichissement. Cela est sans compter les retombées indirectes », indique M. Daoust.
« On a un produit extraordinaire qui est le Québec à offrir. On a notre qualité d’entreprenant et pour sortir de la crise, il faut continuer à agir comme un numéro 1 », conclut-il.
Le 35e anniversaire du CEB
Jacques Daoust a pris soin de souligner convenablement les 35 ans d’existence du CEB qui est voué au développement économique de la région. Le président et chef de la direction d’Investissement Québec a donc remis une plaque commémorative au président du conseil d’administration du CEB, Jasmin Grondin.
Prochaines activités
Le CEB tiendra prochainement son 9e Déjeuner de prestige qui mettra en vedette le trio : Éric Champagne, Beauce Caoutchouc, Ghislain Jacques, Les Portes Baillargeon et Michel Paré, Armoires de cuisine Milmonde le 9 avril dès 7 h. Le thème du déjeuner portera sur « La commercialisation : l'après-conjoncture ». Au-delà de 400 personnes sont présentes à chaque édition, déjà, plus de 275 personnes ont confirmé leur présence. Notons aussi que le CEB tiendra son souper de prestige le 13 mai prochain toujours au Georgesville dès18 h. François Côté de Telus sera l’invité de prestige.
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