Confection de Beauce fermera prochainement ses portes
Confection de Beauce de Saint-Côme-Linière fermera ses portes après 40 ans d’activité. Au total, 175 employés se retrouveront au chômage à la suite de cette fermeture qui s’échelonnera au cours des prochains jours. La concurrence asiatique aura finalement eu raison de cette manufacture de jeans qui a su résister à bien des cataclysmes.
Son président et propriétaire, André Simard, explique que cette fermeture n’a rien à voir avec ni avec la compétence de son personnel, la technologie ou encore la structure et la gestion de sa compagnie, mais plutôt le coût de production. La compagnie qui desservait des clients américains comme GAP, J-Crew et Banana Republic a vu récemment un de ses clients se tourner vers l’Asie. « C’est le marché qui glisse vers les produits en provenance de l’Asie depuis plusieurs années. On est plus capable de compétitionner avec ces gens. », constate froidement M. Simard.
Confection de Beauce qui confectionnait, à ses débuts des vestes pour femmes, a choisi le jean qui a été, selon M. Simard, une bonne décision à l’époque. Mais peu à peu, l’industrie du vêtement a subi le même sort que les marchés du meuble et de la chaussure à bas prix, soit le grand déclin amorcé par le changement des règles du commerce international. La forte concurrence asiatique a frappé de plein fouet cette industrie causant de multiples fermetures. Dans cette vague, Confection de Beauce a dû gérer cette décroissance en fermant graduellement ses trois autres usines.
Aujourd’hui, ce sera au tour de Saint-Côme de subir ce sort. « On est des survivants d’un cataclysme, et on a résisté longtemps », indique M. Simard.
Difficile de rivaliser avec les salaires ridicules des travailleurs de l’Asie dont la mentalité est de travailler à tout prix pour survivre. Malgré une augmentation de salaire de 80 %, le salaire d’un ouvrier au Bangladesh est seulement de 45 $ par mois. « Nous, ça coûte presque cela en trois heures… », ironise M. Simard.
L’industrie de la confection au Québec et tout particulièrement en Beauce a été profitable pour la population selon M. Simard. « Cela a fait son temps et cela a bien servi bien la société. Il faut se renouveler à l’an 2010, mais nous ne sommes plus à l’an 1910 », constate ce dernier.
175 employés au chômage
Le 10 mai dernier, Confection de Beauce a annoncé à ses employés qu’elle fermerait ses portes d’ici le 30 septembre. Cela pourrait même survenir la semaine prochaine due à un manque de volume. « Les employés ont toujours gardé espoir qu’on déniche d’autres contrats qui valent la peine. Avec le volume qui diminue, ce n’est plus suffisant pour générer des profits. Nous avons même dû refuser quelques contrats qui n’étaient pas rentables », souligne l’homme d’affaires.
L’inévitable se produisant, maintenant M. Simard doit gérer cette fermeture et venir en aide à ses 175 employés à retourner sur le marché du travail. « Nous avons actuellement un comité de reclassement afin d’aider les travailleurs et les gens affectés à se recycler et à se diriger vers d’autres domaines », souligne M. Simard soulignant au passage que son personnel était formé et intelligents.
Pour plusieurs ouvriers dans le lot, ils compilent plusieurs années d’expérience chez Confection de Beauce. La moyenne d’ancienneté était de 17,4 années. Cela implique que bien des travailleurs ont seulement œuvré dans le domaine de la confection et devront retourner sur les bancs d’école ou apprendre un autre métier.
Pour l’homme d’affaires
Pour André Simard, l’homme d’affaires qui célébrera ses 58 ans, souligne qu’il n’y a pas urgence de s’affoler. Il commencera par encaisser ce coup avant de se lancer dans une toute nouvelle aventure. Certes, il se dit trop jeune pour arrêter dès maintenant, mais il ne précipitera pas sur n’importe quoi. Il était le propriétaire de cette entreprise familiale depuis 1983. Il a commencé à y travailler le 19 février 1970 à l’âge de 17 ans.
Pour l’usine située à Saint-Côme, il espère que le bâtiment puisse servir à d’autres fins. Pour les équipements, il n’y a cependant pas de marché pour s’en départir pour le moment.
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