Les géants québécois de l'acier demandent l'aide des gouvernements pour sauver leur marché
L’Institut canadien de la construction en acier (ICCA), région Québec demande l’intervention des trois ordres de gouvernement pour contrer les effets de la loi Buy American et qui, selon l’ICCA, menace l’industrie et les 17 000 emplois québécois qui y sont rattachés.
Le Canada produit annuellement plus de 13 millions de tonnes d’acier, ce qui engendre des revenus de plus de 14 milliards de dollars. En seulement dix ans, de 2002 à 2011, le Canada est cependant passé de 1,4 milliard de dollars d’exportations nettes à un déficit de plus de 600 millions de dollars pour l’acier de charpente et les produits connexes en raison de l’augmentation rapide des importations de produits étrangers.
Au Québec, la législation protectionniste, en particulier la clause « Buy American », ainsi qu’une hausse spectaculaire des importations étrangères et le ralentissement de l’économie nord-américaine, se sont traduits par une chute significative des exportations de la province de 18,2 %.
C’est pourquoi ICCA, région Québec, qui représente entre autres les entreprises Canam, Beauce-Atlas, Projets Quirion métal et Supermétal, exhorte tous les ordres de gouvernement à prendre des mesures énergiques pour prévenir les effets de la loi protectionniste « Buy American » sur les projets de construction entrepris au Canada. «Nous ne voulons pas de clause Buy Canada. Nous demandons simplement aux trois ordres de gouvernement de traiter les entreprises étrangères comme leurs gouvernements nous traitent dans leur marché», a déclaré la directrice régionale pour le Québec de l’ICCA, Hellen Christodoulou.
En tant que porte-parole de l'industrie de l'acier canadienne, ICCA est préoccupé par les effets de plus en plus préjudiciables des lois protectionnistes, et plus particulièrement de la loi « Buy America / Buy American » qui, depuis 2012, empêche les entreprises canadiennes de soumissionner pour l'obtention de contrats d'infrastructure aux États-Unis.
Les partenaires de l’Institut ont aussi dévoilé leur plan d’action qui se déroulera à travers le Québec, tout au long de l’année. Il consiste à sensibiliser tous les chefs de partis, tant au fédéral qu’au provincial et au municipal, à l’importance de l’initiative de l’ICCA. Il les sollicite aussi pour qu’ils prennent publiquement position et reconnaissent l’importance de l’industrie de la construction en acier. L’ICCA invite les maires des grandes villes québécoises, en premier lieu le maire de Montréal, Denis Coderre et Régis Labeaume le maire de la ville de Québec, à adopter une politique de réciprocité pour le processus d'approvisionnement.
«Les choix à venir auront un impact direct significatif pour l’industrie de l’acier et pour l’économie de nombreuses régions du Québec. En effet, avec plus de 17 000 employés œuvrant au sein de 1 100 entreprises spécialisées en fabrication et en montage présentes dans l’ensemble des régions du Québec de l’Abitibi à la Gaspésie, l’industrie de la construction en acier au Québec doit plus que jamais recevoir la reconnaissance qu’elle mérite. L’industrie de l’acier représente 5 % du secteur manufacturier au Québec», peut-on lire dans le communiqué de l’Institut.
L’annonce de ce mouvement d’envergure est une initiative de l’ICCA de la région du Québec et a eu lieu à Montréal et à Québec. L’ICCA est l’organisme sectoriel national qui représente la construction en acier au Canada. Il continue de défendre au nom de l’acier canadien, le commerce libre et équitable, pour un marché ouvert et concurrentiel dans les pratiques d’approvisionnement aux niveaux fédéral, provincial et municipal.
SOURCE: Communiqué
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Si non, elle devrait s'appeler "Buy United States"
Trop drole