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L’entrepreneuriat au féminin décortiqué au CEB

durée 14h23
8 avril 2011
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Le 10e anniversaire du déjeuner de prestige du Conseil économique de Beauce (CEB) sous le thème de L’entrepreneuriat au féminin a attiré ce matin 435 personnes au Centre des congrès le Georgesville. Linda Bourgault de LS Bilodeau de Saint-Éphrem, Mélanie Morin des Ateliers Excel de Saint-Benoît et Marie-Claire Filion des Industries Bourgneuf de Saint-Honoré,ont démontré par leur parcours différent que réussir en affaires n’est pas seulement une question de genre, mais plutôt de ténacité et de passion.

EnBeauce.com a préparé un résumé de chacun des exposés afin de prendre connaissances des défis particuliers qu’ont vécus ses dames en tant qu’entrepreneure au féminin.

De couturière à entrepreneure
Treizième d’une famille de 18 enfants, Linda Bourgault a dû quitter l’école assez tôt pour s’occuper de ses plus jeunes frères et sœurs. Cependant, dès l’âge de 18 ans elle a rencontré l’homme de sa vie, Sylvain Bilodeau qui a changé le cours de sa vie. Elle quitté le nid familial et a fait son entrée sur le marché du travail, tout comme plusieurs femmes de l’époque, dans le domaine de la couture. S’intéressant particulièrement à la production, elle s’implique non seulement dans son emploi, mais aussi les soirs avec son conjoint à faire du débosselage.

À la mi-vingtaine, le couple se lance en affaires. L’entreprise délaisse le débosselage pour la ferblanterie, la conception d’équipements en érablière et de système de chauffage. Mme Bourgault a même évolué comme directrice de production et montrait aux hommes comment souder… C’est tout dire.

Puis, les deux entrepreneurs décident de fonder une famille. Aujourd’hui, mère de quatre enfants dont ses deux plus vieux sont impliqués au sein de l’entreprise, elle agit en tant que vice-présidente et secrétaire trésorière de l’entreprise familiale. Travailler en couple n’est pas toujours facile, mais Sylvain est un excellent patron. Il faut avoir des moments d’intimité avec notre mari et éviter de parler autres choses que de business rendu à la maison, mais ce n’est pas évident », raconte cette dernière.

Elle considère avoir réussi, même si l’entreprise qui compte une trentaine d’employés est prête à relever de nouveaux défis. Ils visent un 6e agrandissement et s’apprêtent à faire l’acquisition d’une entreprise de soudure alimentaire à Québec. « Ma grande réussite, c’est que je n’ai pas eu peur de me lancer. J’ai quatre bons enfants, une belle vie de famille, qui est très importante, et j’ai l’amour du travail. Il faut croire en ses capacités et apprendre de nouvelles choses chaque jour. Je suis la chanceuse, mais pour réussir en affaire ce n’est pas dû à la chance. Au contraire, c’est plutôt l’acharnement au travail qui m’a conduit au succès », résume cette dernière souhaitant bon succès aux entrepreneurs.

Bien s’entourer et déléguer
Mélanie Morin de l’Atelier Excel de Saint-Benoît a livré le deuxième témoignage. Avec deux parents entrepreneurs, cette dernière a seulement suivi l’exemple de ces derniers. Elle participait dès son jeune âge aux tâches de l’entreprise de son père qui se trouvait dans le sous-sol de la maison familiale ou à la boutique. Un jour, elle a décidé de faire carrière au sein de l’entreprise familiale conceptrice d’armoires de cuisine dès 2000 en tant que designer.

Être femme dans un milieu d’hommes comporte ses difficultés et les pressions des clients et des ouvriers. Pour Mme Morin, il faut mettre des barrières et fixer des limites pour faire sa place. « La clé de la réussite, c’est de l’audace, la ténacité et surtout la passion », remarque cette dernière.

Depuis qu’elle occupe le poste de direction générale, la communication est meilleure avec ses employés. Ils ne la voient plus comme « la fille du boss, mais plutôt comme un cadre supérieur ». « Pour être entrepreneur au féminin, il faut savoir s’entourer, et ne pas avoir honte de chercher les réponses ou encore demander de l’aide… On se fait tester tous les jours et doit savoir notre métier deux fois plus qu’un homme. Une femme plus habile avec un gallon à mesurer entre les mains, c’est un peu surprenant », raconte-t-elle.

« Tant que les gens demeurent respectueux, cela ne pose pas problème. Un faible pourcentage de gens demeure trop ancré dans leurs vieilles habitudes. Je me lève pas pour eux le matin, mais pour ce sont pour mes clients… Si nous voulons que les autres reconnaissent nos valeurs, il faut les reconnaître nous même», lance Mme Morin.

Pour ce qui est de conjuguer vie familiale et affaires, cela lui a demandé de cesser de travailler les soirs pour passer du temps de qualité en famille. Sa clientèle l’a compris grâce à une saine communication. « Malheureusement, la maternité freine trop de femmes à postuler pour des postes de cadre dans les entreprises. Quand on est une femme entrepreneure, ceci implique davantage à faire des compromis dans le travail que les hommes. Quand les enfants sont malades ou que les écoles sont fermées, c’est à mon bureau qu’ils viennent », avance cette dernière soulignant qu’il y a de tout pour occuper un enfant dans son bureau.

Avec les années, elle a compris que d’être la « superwoman, cela fait seulement son temps et qu’il faut bien s’entourer et déléguer ». D’ailleurs, ses amies lui demandent comment elle fait pour être directrice générale d’une compagnie avec deux jeunes enfants et un conjoint travaillant tard le soir. « Le premier est très simple, c’est de se lever une heure avant tout le monde le matin. Le deuxième est encore plus simple, c’est d’avoir une bonne coordonnatrice du ménage. Dans mon langage, c’est d’avoir une femme de ménage et de dire à mon mari de lui laisser de l’argent avant de partir », mentionne cette dernière blague.

« Femme de métal »
Marie-Claire Filion, la plus jeune des trois conférencières, a été la dernière a expliqué son jeune cheminement de carrière sous le thème : Une fille, ouin pis… qu’est-ce que cela change ? Pour elle, être une femme en affaire n’est pas un obstacle et pas question de se mettre des barrières. Après une maîtrise en commerce international, elle est revenue au sein de l’entreprise familiale spécialisée dans l’ameublement de bureau après un séjour dans le domaine de la mode. Elle assure le développement des affaires d’Industrie Bourgneuf de Saint-Honoré et de Métallifer de Saint-Romuald.

Certes, même en 2011, voir une femme au développement des affaires dans les produits métalliques demeure peu commun. Néanmoins, cela lui a même permis de se distinguer dans les expositions et salons alors que les hommes dans un milieu d’hommes. « Il faut laisser tomber les stéréotypes, parce qu’il ne faut pas nécessairement une femme pour vendre des vêtements et un homme pour vendre des produits métalliques », pense cette dernière.

Sur le terrain, cela comporte certains risques d’être une jeune femme d’affaires dans un milieu d’hommes. Certains acheteurs ont été jusqu’à jouer de séduction avec elle. « Vous ne savez pas à quel point on peut se sentir coincé dans le but de faire une vente et un parasite », commente cette dernière. Elle a dû mettre son pied à terre rapidement pour corriger la situation. Elle évite désormais d’aller souper seule avec un client potentiel. De plus, dans ce cas elle a su se faire des contacts dans l’organisation pour conserver le client, alors que l’individu ne fait plus partie de cette entreprise.

Puisque les femmes sont testées, les clients éprouvent le besoin d’être rassurés sur certains détails techniques. « Il ne faut pas le prendre personnel, la personne cherche seulement à être rassurée que ce soit un homme ou une femme. C’est tout », pense cette Mme Filion.

À son avis, les femmes en affaires seront évidemment invitées à un jouer un rôle prédominant dans la société simplement du fait qu’un plus grand nombre de femmes se trouvait sur les bancs d’école à l’université. La jeune femme ne croit pas qu’il y a encore de la discrimination qui empêche ces dernières d'accéder à un poste. D'après la jeune conférencière, avoir plus de femmes dans le milieu des affaires, ne fait qu’apporter une énergie et une synergie différente tout en réunissant les forces de tout un chacun.

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  • JR
    Jennifer Rodrigue
    temps Il y a 14 ans
    Bravo à vous trois!! Jennifer Rodrigue Ferme Bé-Ro s.e.n.c

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