En l’espace de quelques mois, trois personnes ont malheureusement perdu la vie en forêt alors  qu’elles effectuaient des travaux de récolte ou de récupération de bois renversé lors des récentes tempêtes. L’Association des producteurs de boisés de la Beauce a tenu un point de presse hier afin de rappeler aux travailleurs forestiers de redoubler de prudence lorsqu’ils exécutent des travaux de récolte ou de récupération.

Représentant plus de propriétaires de boisés répartis dans 61 municipalités de Beauce-Etchemins, l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce souhaitait tenir cette conférence pour informer la population sur les mesures de prudence élémentaires du travail en forêt, et les règles de l’abattage sécuritaire. Marc-Yvon Poulin, président de l’Association mentionne son souhait que l’APBB est de « contribuer davantage à développer cette culture de sécurité qui doit prévaloir en forêt chez ses membres ».

Les commentaires de Martin Ladouceur, directeur général de l’Association allaient aussi dans le même sens. « La Beauce est reconnue pour sa culture forestière, son dynamisme et l’implication des propriétaires de boisé, c’est évident. On a encore du travail à faire au niveau de la culture de sécurité dans le bois. C’est une préoccupation constante à l’Association. Cela fait plusieurs années que nous offrons une panoplie de formations liées à la sécurité en forêt. Nous offrons des formations liées à la sécurité en forêt depuis de nombreuses années », spécifie le directeur général.

De 2006 à 2010, pas moins de 1968 propriétaires ont participé à l’une ou l’autre de ces formations, gratuites, dont 826 en abattage sécurité et 849 en affûtage et entretien de la scie à chaîne.

Une deuxième clinique de sécurité
En raison des dommages importants ayant été causés par des intempéries dans les forêts au cours de l’automne, les dangers de travailler en forêt sont nombreux avec les branches cassées et suspendues, d’arbres renversés ou arrachés, ou de « spring poles ». Ces conditions exigent une plus grande prudence. L’Association a d’ailleurs tenu le 16 septembre dernier une première clinique de sécurité en forêt à Saint-Isidore. Une seconde clinique, cette fois à Saint-Simon-Les-Mines, se tiendra le 25 novembre prochain. Le point de rendez-vous aura lieu à l’église de l’endroit dès 12 h 30. Les personnes intéressées doivent s’inscrire au préalable en composant le 418-228-5110 ou le 1-800-366-5110.

Rappel de quelques consignes de bases
Bien que bien peu de journalistes présents à la conférence possèdent des notions en abattage directionnel ou même en manipulation de scie à chaîne, le formateur accrédité, Donald Poulin, a dressé une miniformation pour rappeler les principales consignes de sécurité à respecter en forêt. Notons que l’homme détient 37 ans d’expérience comme travailleur forestier en plus de prodiguer des formations à l’APBB et bien d’autres associations forestières et même pour la Commission de santé et sécurité au travail.

D’abord, il est essentiel de se vêtir de l’équipement de sécurité. Michel Roy, directeur des communications souligne que l’erreur la plus commune et la plus dangereuse est d’aller bûcher sans l’équipement de sécurité. « On constate chez les producteurs de boisés ce souci de bien se protéger avec l’équipement adéquat ne vient pas naturellement », déplore ce dernier.

L’équipement de sécurité comprend un casque avec visière, des gants, des pantalons avec protections en kevlar et bien évidemment les bottes de sécurité. Le port du casque devient primordial surtout à la suite des intempéries, puisque le premier danger réside dans le fait que des branches peuvent tomber à tout moment de la cime des arbres. Le port des pantalons parvient à réduire les risques de blessures à la suite est d’une mauvaise manipulation de la scie mécanique. M. Poulin soutient que l’achat du bon équipement coûte bien moins cher que de perdre une semaine de salaire à cause d’un accident qui est si vite arrivé.

La deuxième règle de base est d’avoir une scie mécanique en bon état, munie de dispositifs de sécurité, et surtout bien affutée. « Bien que le producteur connaisse les techniques d’abattage, si sa scie à chaîne est mal affutée, elle est dangereuse », soutient M. Poulin comparant la scie à une arme à feu. De plus, il rappelle que les gens doivent lire le mode d’emploi afin d’utiliser cet outil de façon le plus sécuritaire.

Après avoir rempli les deux premières conditions, le producteur de bois doit aussi planifier son intervention avant d’abattre un arbre. Il doit évaluer les dangers possibles soit les branches, les zones de tension ou de compressions, l’inclinaison ainsi que l’endroit où doit tomber l’arbre. Par ailleurs, l’abatteur doit prévoir une voie de retraite afin d’être à l’abri lorsque l’arbre tombe.

À tout moment, il est aussi fortement recommandé de porter un téléphone cellulaire ou un autre appareil de télécommunications sur soi lors de travail en forêt. L’Association suggère également à ces derniers d’aviser un proche de l’endroit où ils œuvrent et à quelle heure ils prévoient revenir du travail. Le formateur rappelle aussi que certains arbres peuvent représenter un défi pour certains travailleurs, même les plus expérimentés, donc parfois cela vaut le coup de faire appel à un spécialiste.

Pour plus détails à propos des formations, référez-vous à l’Association des producteurs de boisés de la Beauce au 418-228-5110.