La semaine dernière, Gaz Métro et le gouvernement fédéral soulignaient le lancement des travaux de prolongement du réseau gazier de Vallée-Jonction à Thetford Mines. Bien que ce projet de plus de 23 M$ a pour but de brancher essentiellement la région des Appalaches, le secteur de Saint-Frédéric et de Tring-Jonction pourra aussi en profiter.

Après trois tentatives en deux décennies de revendications, le prolongement du réseau gazier de 80 kilomètres verra finalement le jour. « On s’est repris à trois reprises. Cela fait depuis 1990-1991 que nous travaillons sur le dossier », se rappelle Daniel Chaîné, directeur général et commissaire industriel au Centre local de développement de la MRC Robert-Cliche.

La toute première tentative a eu lieu en 1990-1991, lorsque le CLD tentait d’attirer dans ses filets, Magnolia à Saint-Frédéric. Cette usine de transformation de magnésium avait finalement opté pour la ville d’Asbestos faisant échouer la première tentative d’amener le gaz naturel en Beauce. Le second essai a eu lieu en 2005, et Gaz Métro avait dit non une. Selon M. Chaîné, ce refus s’expliquait notamment par un manque de volume de gaz entre Vallée-Jonction et Thetford-Mines.

Mais en 2010, la contribution du  gouvernement du Canada de 18,1 millions $ a changé la donne. Gaz Métro a aussi accepté d’injecter 7,2 millions $ dans ce projet. « Cela s’est concrétisé, mais sans l’implication du fédéral et des ministres Christian Paradis et Maxime Bernier, ce dossier ne serait pas réalisé, pense M. Chaîné. Le dossier était bien documenté et il était bien justifié de répondre à un besoin. »

«Pour le CLD Robert-Cliche, c’est un dossier sur lequel nous avons travaillé beaucoup avec la SDI de Thetford-Mines. Nous pouvons crier victoire, parce que c’est un dossier que nous avons mené à terme. Le mérite va aussi aux entreprises qui ont démontré leurs engagements et l’implication du fédéral.

Rappelons que Gaz Métro effectuera les travaux en ajoutant de nouvelles canalisations sur le tracé longeant la route 112 de Vallée-Jonction à Thetford Mines, secteur Black Lake. Ce réseau traversera les localités de Saint-Frédéric, de Tring-Jonction, de Sacré-Cœur-de-Jésus, d'East-Broughton, de Saint-Pierre-de-Broughton et de Thetford Mines. Près d’une cinquantaine de 50 commerces, d’industries et des institutions ont signé des ententes et bénéficieront des avantages du gaz naturel avant la fin de l'année. D’après Gaz Métro, ils pourront épargner en coût énergétique une somme avoisinant les 2 millions $ et réduire leurs gaz à effet de serre de près de 31 %. 

Des bienfaits pour la région
Les deux localités comptent près d’une trentaine d’industries manufacturières dont quelques-unes sont des clients potentiels de Gaz Métro. L’entreprise Fibre de verre moderne pourra faire des économies importantes selon M. Chaîné. De plus, Plasti-Tom sera une autre entreprise de Saint-Frédéric qui pourrait bénéficier du gaz naturel. « Les entreprises du parc industriel de Saint-Frédéric attendaient cette nouvelle avec impatience tout comme les écoles de Tring-Jonction et de Saint-Frédéric. La plupart de nos écoles de la Commission scolaire Beauce-Etchemin sont desservies par le gaz naturel. Il y a des économies importantes », soutient M. Chaîné.

Au-delà de ces entreprises et institutions qui en profiteront, le CLD Robert-Cliche croit maintenant à un pouvoir d’attraction plus grand pour des projets manufacturiers. « Pour nous autres, c’est un facteur de localisation d’entreprises important dans les municipalités de Saint-Frédéric et de Tring-Jonction, et ce, au même titre que la main-d’œuvre et le réseau routier »,
Saint-Joseph, Beauceville et Saint-Victor sont les autres communautés d’importances desservies par le gaz naturel en Robert-Cliche.

La CSBE accueille la prolongation du réseau
René Roy, directeur de ressources matérielles salue la venu du gaz naturel dans ce secteur. « L’année prochaine, nous allons nous greffer au réseau pour bénéficier du gaz et des économies que cela va générer », mentionne M. Roy.

Par ailleurs, M. Roy explique aussi que la CSBE négocie les coûts chaque année de leurs besoins en gaz naturel soit à la molécule de gaz. Puisque le volume sera un peu plus grand, il se peut que la CSBE puisse faire d’autres économies.

Sans en révéler la teneur, il rappelle que le gaz naturel demeure le moins coûteux et polluant des combustibles fossiles. Toutes les écoles fonctionnent au chauffage biénergie soit à l’électricité, au mazout ou au gaz naturel. D’ailleurs, près de 50 % des écoles du territoire ont des chaudières alimentées au gaz naturel soit le corridor de Scott à Saint-Georges allant aussi jusqu’à Saint-Victor.

De plus, les bâtiments de la CSBE sont chauffés la nuit à l’électricité alors qu’en plein jour, c’est le combustible fossile soit le mazout ou le gaz naturel. Cette méthode permet à la commission de réaliser d’autres économies de chauffage.