Les taux d'intérêt vont augmenter en 2016 selon la Banque Royale du Canada
Le Conseil économique de Beauce (CEB) a accueilli l’économiste de la Banque Royale du Canada (RBC), Robert Hogue, qui a fait un bilan économique de l’année 2015 en plus de présenter les prévisions de la RBC pour 2016.
M. Hogue a d’abord annoncé qu’il s’attend à voir les taux d’intérêt augmenter au cours de la prochaine année, mais que la hausse ne se fera que lors du dernier trimestre de 2016.
L’année 2015 devait être une année « d’accélération de la cadence économique » selon la RBC. « On voyait que les choses s’alignaient de façon à ce qu’il y ait une rotation des sources de croissance, qu’il y aurait plus d’exportations. Cependant, elles ont plafonné ce printemps. C’est un bilan mitigé pour l’économie du Québec », mentionne M. Hogue, ajoutant que 135 000 emplois ont été créés au cours des 12 derniers mois au Canada, dont 38 000 au Québec.
De plus, la chute du prix du pétrole, qui a davantage affecté les provinces productrices comme l’Alberta, la Saskatchewan ainsi que Terre-Neuve et Labrador, a également contribué à la stagnation de l’économie canadienne.
D’un autre côté, « le faible coût de l’essence permettra aux citoyens de garder plus d’argent dans leurs poches et de la dépenser ailleurs, ce qui contribuera au relancement économique », affirme l’économiste. Bien que le prix du baril de pétrole devrait augmenter au cours des prochaines années, il restera relativement bas, à une moyenne de 57 $ en 2016 et de 65 $ en 2017.
L’économie canadienne étant étroitement liée à celle des États-Unis, M. Hogue a présenté quelques statistiques de l’économie américaine. « Le marché de l’emploi américain n’avait pas entièrement recouvré toutes les pertes d’emplois subies lors de la dernière récession avant l’année dernière. À ce jour, le nombre de travailleurs a augmenté de 4,3 millions comparativement à 2008. On peut même affirmer que les États-Unis ont atteint le plein emploi », renchérit l’économiste de la RBC.
Selon M. Hogue, la situation économique américaine actuelle devrait permettre à la banque centrale aux États-Unis d’augmenter les taux d’intérêt, une première depuis la récession. Le Canada devrait suivre le pas et augmenter lui aussi ses taux d’intérêt au cours de 2016.
En ce qui concerne le taux de change, la valeur du dollar canadien par rapport à celle du dollar américain devrait rester basse, aux alentours de 0,75 $. « Cette situation donnera un avantage aux entreprises canadiennes sur leurs rivales américaines, ce qui se traduira en une augmentation des exportations et une relance progressive du domaine manufacturier », explique l'économiste de la Banque Royale du Canada.
Le domaine de la construction non résidentielle devrait également connaître une augmentation contrairement à celui de la construction résidentielle. « Il reste encore beaucoup de nouvelles constructions à vendre avant de recommencer à construire », conclut Robert Hogue.
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