En Beauce, le dernier voyage de bois de 4 pieds marque la fin d’une époque
C’est aujourd’hui, le 29 novembre 2018, qu’a eu lieu le dernier chargement officiel de bois de 4 pieds de l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce. C’est à St-Odilon que s’est déroulée la scène, si emblématique de la fin d’une époque. Depuis 100 ans, la coupe du bois de 4 pieds représentait l’une des grandes activités économiques traditionnelles dans la région.
Pour l’occasion, les médias ont été conviés à assister au dernier chargement de bois de 4 pieds sur une terre à bois située sur le territoire de la municipalité de St-Odilon. D’ailleurs, la température le permettait amplement : les 1 ou 2 degrés Celsius n’ont fait que rendre plus authentique la conférence de presse. Un point de presse à l’image de la page de l’histoire qui était tournée. Il y avait presque un brin de nostalgie dans l’air.
Le technicien forestier, Yvon Veilleux, de la mise en marché de l’Association, était présent pour l’occasion. De même que le producteur de bois et membre du CA de l’Association, Léopold Giroux. Le directeur des communications de l’Association, Michel Roy, a été le premier à prendre la parole.
« On assiste aujourd’hui à quasi l’ultime voyage de pitounes de 4 pieds pour la papetière de Kruger Wayagamack à Trois-Rivières. Il se peut que vous voyiez encore des voyages de pitounes dans les prochaines semaines, mais l’Association y met officiellement un terme.[…] Ça fait au-dessus de 100 ans que ce produit-là est destiné aux papeteries. Aujourd’hui, ça marque la fin de cette période », a affirmé Michel Roy leur du point de presse.
Le marché du bois de 4 pieds ne s’est pas effondré du jour au lendemain, mais s’est éteint progressivement, selon les dires de M. Veilleux. « Dans les dernières années, ça représentait vraiment une part limitée de la production totale de bois », a-t-il affirmé. C’est en 1974 que le dernier grand record de production avait été enregistré dans la région.
Deux conséquences majeures
La fin du marché du bois de 4 pieds aura deux principales conséquences.
Premièrement, plusieurs petits producteurs devront probablement se procurer des équipements coûteux et plus modernes s’ils veulent continuer à produire. En effet, la production du bois de 4 pieds nécessitait peu d’équipements coûteux, contrairement aux autres coupes plus en vogue. La manipulation de billots de grande dimension est plus complexe pour les producteurs. De la machinerie lourde est souvent nécessaire.
Deuxièmement, les producteurs ne pourront maintenant plus « nettoyer leur terrain » comme auparavant, après avoir coupé leurs arbres, car les habitudes de récupération de la fibre sont appelées à changer. La valeur de la fibre a augmenté et les méthodes d’optimisation du sciage ont aussi évolué dans les dernières années.
La fin du marché de la pitoune de 4 pieds ne signifie donc pas que la production de bois s’arrêtera dans la région de la Beauce. « Au contraire, nous avons assisté, dans les deux dernières années, à une remontée spectaculaire de la production de bois de sciage », a aussi dit Michel Roy. « C’est un chapitre qui se termine, mais l’histoire se poursuit », de commenter M. Roy. Les producteurs devront plutôt adapter leurs méthodes de production et explorer de nouveaux marchés.
3 commentaires
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dre rien à dire tu fait du bon travail,salut.