Pénurie de main d'oeuvre en Chaudière-Appalaches
Les travailleurs sont essentiels au maintien d'une empreinte manufacturière forte
Pour maintenir une empreinte manufacturière forte, il faut s’assurer que les entreprises aient accès à des travailleurs.
C'est le principal constat de la tournée virtuelle de consultation régionale que mène le regroupement Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), qui a a rencontré la semaine dernière des entreprises manufacturières de la région de la Chaudière-Appalaches.
« Plusieurs travailleurs de la région ont quitté le manufacturier pour se diriger vers le secteur de la construction. Les entreprises ont augmenté leurs salaires et investissent en automatisation, mais cela ne règle pas le problème. En effet, des entreprises ont effectué un virage vers l’automatisation et elles ont des plans d’investissement costauds, mais elles sont à la recherche de travailleurs pour combler des postes de manœuvre, d’opérateur et de journalier. Elles ont d’ailleurs beaucoup de difficulté à combler les postes de soirs et de nuit afin de faire rouler leur usine 24 heures sur 24. Certaines entreprises pourraient également augmenter d’au moins 25% leur capacité de production, si elles avaient la main-d’œuvre nécessaire », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.
Mme Proulx met également en évidence que la région a un bas taux de chômage. « On y retrouve plusieurs moyennes et grandes entreprises manufacturières et, si on veut maintenir une empreinte industrielle forte, cela va prendre une stratégie pour s’assurer d’attirer et de retenir des travailleurs en région », dit-elle.
Rappelons que selon le Portrait manufacturier des régions du Québec, en 2019, il y avait 1084 établissements manufacturiers et 41 500 emplois manufacturiers sur le territoire de Chaudière-Appalaches.
Plusieurs des entreprises consultées ont soulevé que le recours aux travailleurs étrangers temporaires est désormais un incontournable.
Les entreprises participantes ont mis de l’avant toute la complexité, les coûts et la lourdeur administrative du programme des travailleurs étrangers temporaires. Il a été suggéré de simplifier ce programme, de réduire les délais et de hausser la limite de 10% par usine imposée aux employeurs quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires qu’ils peuvent embaucher au sein de leur effectif.
Il y aurait lieu également de revoir les catégories d’emploi. Néanmoins, pour ces entreprises, l’immigration temporaire n’est pas une solution durable et il faut s’assurer de favoriser l’installation sur le long terme et miser sur l’intégration de ces personnes immigrantes.
« Le gouvernement du Québec souhaite avoir plus de produits fabriqués au Québec et c’est une bonne nouvelle! Toutefois, si l’on veut fabriquer davantage ici, il faut s’assurer de donner les outils nécessaires aux entreprises manufacturières afin qu’elles puissent augmenter leur productivité et les rendre plus compétitives. Pour y parvenir, le gouvernement doit prioriser des actions spécifiques à notre secteur notamment en nous donnant accès aux travailleurs dont nous avons tant besoin », de conclure la pd-g du MEQ.
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