AGA de l’UPA Chaudière-Appalaches
Les productrices et producteurs exigent la fin du moratoire sur les superficies en culture

Par Salle des nouvelles
Plus de 170 délégués se sont réunis au Centre Caztel ou de manière virtuelle, le 26 octobre, et ont réclamé la fin de l’interdiction d’accroître les superficies en culture dans certains bassins versants, notamment en fonction de ses effets délétères sur la protection des terres agricoles dans les zones périphériques.
Le moratoire sur les superficies en culture fut instauré à des fins de protection des cours d’eau, dans le cadre du Règlement sur les exploitations agricoles (REA), qui relève du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Le moratoire empêche de mettre en culture de nouvelles parcelles, excepté par un mécanisme de transfert de parcelle. Ce mécanisme permet à une entreprise de laisser en friche, ou reboiser une parcelle, afin d’en déboiser une autre. Or, pour des raisons notamment économiques, ce dernier fut utilisé pour reboiser des parcelles en périphérie au profit de zones plus dynamiques.
Considérant que le reboisement de terres agricoles des zones plus boisées accroît l’inégalité de potentiel agricole entre les territoires, les délégués demandent de mettre fin au moratoire sur les superficies en culture, qui est à l’origine de cette problématique.
Dans son discours, James Allen, président, a mis l’accent sur l’importance de trouver des consensus malgré la grande diversité des entreprises agricoles, autant en termes de production que d’échelle. Plusieurs thèmes furent également abordés, dont :
- la nécessité de rétribuer adéquatement les services écosystémiques et les mesures d’adaptation aux changements climatiques produits par les agriculteurs;
- la simplification des procédures pour embaucher des travailleurs étrangers temporaires;
- la défense de l’autonomie et du professionnalisme des agriculteurs.
Stéphanie Levasseur, deuxième vice-présidente de l’UPA, a informé les participants à propos de la veille sur les crédits carbone ainsi que les nombreux dossiers de l’Union en cours, dont le prochain Cadre stratégique pour l’agriculture, un accord quinquennal à la fois fédéral, provincial et territorial.
En avant-midi, par la conférence de Daniel Bernier, conseiller recherches et politiques agricoles – environnement à l’UPA, les délégués ont pu en apprendre autant sur le contexte que les aspects pratiques des crédits carbone. La conférence a permis aux participants de développer un regard nuancé, réaliste et critique face aux perspectives de profits importants parfois mis de l’avant par des acteurs privés.
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