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Et le manque de main-d'oeuvre

L'inflation pourrait causer une croissance des vols à l'étalage au pays

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17 décembre 2022
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Par Salle des nouvelles

Les vols à l'étalage augmentent à un rythme alarmant, selon des sources internes du secteur du détail. 

L'inflation et le manque de main-d'œuvre pourraient en être les causes.

Le phénomène provoque une forte inquiétude pour les épiciers canadiens, même si la hausse du prix des aliments a favorisé leurs résultats financiers. En octobre, cette hausse avait s'élevait à 11 % sur une base annuelle. On ne voit rien qui pourrait freiner dans un avenir rapproché. 

Selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023, la facture totale de l'épicerie pour une famille de quatre personnes devrait atteindre 16 288,41 $, une augmentation de 1065,60 $ par rapport à 2022.

Sylvain Charlebois, le chef de projet et directeur du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire à l'Université Dalhousie, explique que l'inflation est l'une des principales causes des vols à l'étalage.

«Il existe une corrélation entre ces deux éléments. Le vol a toujours été un problème, mais il progresse plus lorsque les prix des aliments montent», dit-il.

M. Charlebois note que les viandes et les produits laitiers sont les deux principaux produits que l'on vole à l'épicerie.

Le problème pourrait s'aggraver si l'économie décline l'an prochain, comme le prévoient certains économistes, prévient-il.

«Si les prix continuent de croître et si l'économie ralentit, il y aura alors plus de vols à l'étalage

M. Charlebois souligne que l'inflation et le vol à l'étalage s'influencent mutuellement: quand les prix montent, les vols à l'étalage augmentent, et pour compenser les pertes, les entreprises n'ont pas le choix d'augmenter leurs prix.

«Les vols font monter les prix, car quelqu'un doit payer pour ces larcins. Vous et moi payons pour les vols.»

Felicia Fefer, directrice des Affaires corporatives de la chaîne Walmart Canada, dit que l'entreprise constate une hausse historique des vols à l'étalage.

«Les crimes au détail, comme les vols et les incendies, n'ont jamais été aussi nombreux chez Walmart Canada et dans tout le secteur du détail, affirme-t-elle. C'est très inquiétant pour notre entreprise, nos employés, nos clients et tout le secteur.»

Mme Fefer dit que son entreprise met en place des mesures visant à prévenir et à réduire les vols afin de pouvoir garder les prix le plus bas possible tout en assurant la sécurité des employés et des clients.

Les chaînes Métro et Loblaw ont refusé de commenter la situation, suggérant à La Presse Canadienne de s'adresser plutôt au Conseil canadien du commerce de détail. Sobeys n'a même pas répondu aux demandes d'entrevue.

Le président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Dan Kelly, ajoute le manque de main-d'œuvre pour expliquer la hausse des vols à l'étalage.

«Les crimes, notamment les crimes sur les lieux de travail, sont une grande source d'inquiétude pour les entreprises canadiennes, souligne-t-il. Elles ressentent plus les effets des vols à l'étalage après le confinement et les restrictions.»

M. Kelly dit que des épiceries ont des difficultés à recruter des employés. Quand elles n'ont pas assez d'employés pour surveiller, elles deviennent plus vulnérables.

«Quand il y a moins d'employés, les voleurs se sentent moins intimidés», lance-t-il en ajoutant que les employés et les clients, eux, deviennent plus nerveux.

De plus en plus d'épiceries , même les plus petites, engagent des gardiens de sécurité, notamment des policiers qui ne sont plus en service. Plusieurs modifient leur environnement afin d'avoir une meilleure vue sur les allées, achètent des appareils de surveillance électronique ou limitent le nombre de clients dans le commerce.

La criminalité dans les commerces de détail a coïncidé avec la fin de la pandémie et le retour des consommateurs, constate Michelle Wasylyshen, porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail.

Elle blâme le ralentissement économique, la croissance du marché du recel et une plus forte présence du crime organisé.

Il est difficile d'évaluer les pertes attribuables aux vols à étalage parce que plusieurs cas ne sont pas signalés aux autorités. Selon le Conseil canadien du commerce de détail, les entreprises ont perdu 5 milliards $ en 2019.

Mme Wasylyshen mentionne que le Conseil ne recueille pas de données pour établir un lien entre l'inflation et les vols à l'étalage. «Les vols ont tendance à croître pendant les ralentissements économiques

Le vol à l'étalage n'est pas le seul crime qui perturbe les commerces. «Les vols par effraction, les vols à main armée, les événements violents sont plus nombreux que lors des années précédentes», avance Mme Wasylyshen.

Sharif Hassan, La Presse Canadienne

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