Portes Saint-Georges durement affecté par le programme
Portes Saint-Georges de Sainte-Aurélie, une industrie qui a fait son chemin dans la fabrication de portes d’armoire fait face à un géant de taille, le gouvernement. Depuis 2001, elle a changé les règles du marché avec l’instauration de la Stratégie de développement économique des régions ressources. « Le fait que nos compétiteurs ont accès à des subventions de 30 à 40 % du salaire nous a complètement sorti du marché du Québec. On a perdu 50 % de notre chiffre d’affaires. En terme d’emploi, il y a trois ans nous étions à 120 et 125 employés. On a perdu 80 emplois. Je vous dirais que la situation est vraiment intenable », partage le propriétaire et fondateur de l’entreprise, Gilles Gaudet.
« Depuis trois ans, on gère notre décroissance afin de limiter les dégâts. La semaine dernière, on en a mis à pied cinq. Bien le lendemain, on avait un meeting pour voir comment on s’organisait à l’usine pour faire l’ouvrage », poursuit M. Gaudet.
Malgré des équipements à la fine pointe, Portes Saint-Georges est dans l’incapacité de compétitionner avec ses rivales des régions ressources. « Lorsqu’il faut compétitionner les subventions gouvernementales, c’est tout simplement intenable. Les PME manufacturières fonctionnent avec des marges bénéficiaires de 2 à 3 %, et là le gouvernement arrive avec des subventions de 30 %. C’est invivable. C’est inconséquent que des ministères à vocation économique puissent générer des aberrations pareilles », indique-t-il.
« On arrive même plus à vendre notre produit dans la Beauce. Même mon voisin à Sainte-Aurélie va s’approvisionner à Matane, une région ressource, parce que ça coûte moins cher. C’est tellement énorme comme subvention. Je ne peux pas dire aux gens d’affaires de ne pas profiter de cette manne-là. Ce n’est pas la faute des gens qui en profitent. C’est la faute d’un programme qui détruit l’équilibre du marché », ajoute M. Gaudet.
Avec le dollar canadien à la hausse, Portes Saint-Georges se débrouille tout de même sur les marchés étrangers. « Ce qui nous sauve la vie, ce sont nos clients à l’étranger. Au moins, on est d’égal à égal», remarque-t-il.
L’avenir?
L’avenir de l’entreprise est incertain selon M. Gaudet si la situation perdure jusqu’au 31 décembre 2009. « Vous savez mes enfants sont impliqués dans l’entreprise et je me bats depuis 30 ans. Je n’ai pas l’intention de jeter la serviette. J’espère qu’il y a une solution qui va apparaître. Actuellement, on ne voit pas de lueur au bout du tunnel. Je ne peux vraiment rien garantir pour l’avenir. C'est au jour le jour », indique M. Gaudet.
« Idéalement, ces mesures n’auraient jamais dû apparaître. Il semble qui est nécessaire de créer des emplois là-bas, nous on est un petit village la même chose que les villages de Gaspésie. Nous on a aucune considération », remarque le propriétaire de l’entreprise.
Ce n’est pas pour rien que les manifestants des funérailles des emplois perdus criaient hier : la concurrence déloyale, ça fait mal ». Seulement dans le village de Sainte-Aurélie, il s’est perdu plus de 200 emplois en moins de deux ans.
Peine à y croire
Le président de la Société d’aide au développement de la collectivité des Etchemins, Jacques Papillon, a peine à croire que toutes ces années d’effort à développer la région s’envolent en fumée due principalement à ces mesures. « En vingt ans on a créé des entreprises, on a aidé à faire des expansions de ces entreprises par des gens qui avaient le courage de réaliser quelque chose. On était là pour les supporter. Face à une mesure comme celle-ci, le gouvernement provincial prend nos impôts et nos taxes et vient démolir ce qu’on a fait. C’est assez aberrant de voir cela. En tant que président de SADC, j’en peux plus. Je suis résident de Sainte-Aurélie », lance M. Papillon.
« Je connais bien M. Gaudet depuis 30 ans, je sais ce qu’il a fait et ça n’a aucun sens », remarque M. Papillon.
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