TQS et ses filiales sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies
TQS a annoncé aujourd’hui qu'elle a obtenu une ordonnance de la Cour Supérieure du Québec en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies visant à protéger TQS et ses filiales de poursuites par ses créanciers et à permettre une réorganisation de ses activités. Cette ordonnance s’applique également aux filiales et à la société mère de TQS et est pour 30 jours. Cette ordonnance affecte également leur filiale, TV Cogeco, dont la station de Beauce-Amiante.
« TQS est victime de circonstances hors de son contrôle. Toutefois, d’autres que nous, les actionnaires de TQS, ont les leviers nécessaires pour apporter une solution durable. Nous avons espoir que ceux-ci saisiront l’occasion pour apporter les ajustements qui s’imposent pour sauver la télévision généraliste privée francophone », a déclaré M. Louis Audet, président et chef de la direction de Cogeco inc. et président du conseil d’administration de TQS.
Soulignons qu’en octobre dernier, le conseil d’administration de TQS a retenu les services de la firme Marchés mondiaux CIBC pour trouver des solutions pour relancer le réseau TQS confronté à des difficultés financières. Lors d’une réunion tenue le 17 décembre 2007, le conseil d’administration de TQS a conclu qu'il était dans le meilleur intérêt de la chaîne, de ses employés et de ses créanciers de demander la protection de la Cour.
En vertu de l’ordonnance obtenue, la firme RSM Richter inc. a été nommée contrôleur par le Juge Journet de la Cour Supérieure du Québec. Son mandat est de soutenir les requérants, avec la supervision de la Cour, dans la préparation d’un plan d’arrangement avec les créanciers.
Le marché francophone québécois de la télévision généraliste a connu une détérioration marquée malgré les mesures prises et les investissements effectués par l’entreprise au cours des derniers mois. L’érosion graduelle des revenus tirés de la publicité, au profit des chaînes de télévision spécialisées et du contenu accessible sur Internet jumelé à l’augmentation des coûts de production. On accuse aussi le refus récent du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’octroyer aux chaînes de télévision généralistes la possibilité de percevoir des frais d’abonnement pour la distribution de leur signal comme le font les chaînes de télévision spécialisées.
Le Conseil d’administration questionne la stratégie d’antenne de la Société Radio-Canada (SRC) qui se comporte « comme un acteur commercial et non comme une télévision d’État» à la suite de l’avis de désaffiliation signifié à TQS par la SRC pour Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières, après une association de 50 ans. L’ensemble des facteurs ont contribué à la décision prise par les administrateurs de TQS.
Le conseil d’administration juge que la mission de TQS demeure pertinente dans le marché de la télévision francophone au Québec avec des parts de marché d’environ 12 %. TQS compte l’équivalent de 649 employés à temps plein en plus de ses annonceurs, producteurs et artistes, sera nécessaire pour passer à travers ce moment malheureux. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire. Nous sommes contraints de prendre aujourd’hui une décision difficile, mais nécessaire. À d'autres, de considérer cette étape de la vie de TQS comme une occasion et de reprendre le relais avant la fin de l’ordonnance initiale, le 17 janvier 2008 », a conclu M. Audet qui a aussi indiqué que toutes les activités de TQS étaient maintenues jusqu’à nouvel ordre.