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Miser sur la jeunesse tôt pour assurer la relève entrepreneuriale d’après Louis L. Roquet

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30 janvier 2008
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L’économie du Québec repose à 98 % sur les PME, la moitié d’entre elles seront confrontées d’ici 10 ans à un transfert d’entreprise. D’après Louis L. Roquet, président et chef de l'exploitation de Desjardins Capital de risque, la solution pour préserver le patrimoine de ces entreprises est d’investir dans la jeunesse pour réaliser le pont entre les deux générations. Il s’agissait de son message principal qu’il a adressé aux membres de la communauté des affaires beauceronne lors du déjeuner-conférence organisé par la Chambre de commerce et de l'industrie de Saint-Joseph à la salle Joseloise.

Ce phénomène socioéconomique est l’enjeu des plus importants au Québec. De ce fait, un nombre important de dirigeants de PME québécoises envisageront de prendre leur retraite dans un avenir rapproché et vivront une période de questionnement. « Il faut absolument réussir ce transfert-là. Il faut être capable. On a travaillé trop fort pour développer notre économie qu’on contrôle depuis les années 1960 et que nous en somme propriétaires », indique-t-il.

« Si on veut qu’il y ait du transfert d’entreprises, il faut des jeunes qui prennent la propriété ou la direction de ses entreprises. De plus, il faut s’assurer que le transfert ne soit pas l’occasion du dépérissement de la compagnie ou de sa mort », indique-t-il.

Il suggère donc à la communauté des affaires d’intéresser les jeunes dès l’âge de 12 ans à être les entrepreneurs de demain. Selon ce dernier, il faut les mêler aux décideurs ainsi d’être leurs mentors pour aider la jeunesse à prendre la relève du patrimoine économique chèrement acquis depuis de nombreuses années.

Fibre entrepreneuriale non exploitée
Passionné des régions de la province, M. Roquet dit peu inquiet des régions du Centre du Québec, la Beauce et la Montérégie ayant démontré le plus d’esprit entrepreneurial et le plus de réalisations entrepreneuriales. « Lorsque tu as la fibre entrepreneuriale très forte et que tu as une démographie qui risque d’avoir un successeur pour deux entrepreneurs tu commences à être préoccupé », indique M. Roquet.

Le potentiel de développement des entrepreneurs n’est pas développé à son maximum selon ce dernier. « Dans toute société développée, on dit que seulement 10 % des jeunes ont la graine entrepreneuriale. On en active que 2 % de la population. Même s’il y a moins de jeunes que la génération des baby-boomers, il y a quand même un potentiel de transfert, de reprise, et un potentiel d’entrepreneuriat inexploité », indique M. Roquet.

Cette réalité peut s'avérer une opportunité pour tout gestionnaire désireux de se porter repreneur d'une entreprise et ainsi poursuivre la croissance d'une organisation. « Il n’est pas nécessaire d’avoir 40 ou 45 ans pour être gestionnaire d’une entreprise », constate-t-il.

Bien transmettre le flambeau
L’enjeu dépend aussi des entrepreneurs qui tardent trop souvent à donner le flambeau à un successeur. Transférer leurs entreprises qu’ils ont forgé au fil des ans est similaire à mettre un bébé en adoption pour eux d’après le président chef de l’exploitation chez Desjardins Capital de risque. « Réveillez-vous, ce n’est pas lorsque vous aurez 72 ans et un défibrillateur dessous la panse que vous devez penser à votre transfert. Ça peut prendre cinq ans pour un bon transfert», incite-t-il.

Plusieurs sont donc contraints à vendre rapidement et souvent à des intérêts étrangers au détriment d’une région. C’est pourquoi le transfert d'une entreprise peut parfois représenter des enjeux majeurs pour le développement socioéconomique d'une communauté. « D’autant plus que l’époque du capitalisme industriel est finie. Il était enraciné, il était régional puis national. Le capitalisme financier est global. Quand tu n’as pas d’attache ni de racine, ce capitalisme est totalement financier », met en garde M. Roquet.

Ce dernier déplore que 90 % des transactions soient spéculatives et que 10 % soient vraiment productives. « Tu ne peux pas l’empêcher, mais au moins dans une région il ne faut pas laisser celle-ci devenir une économie de spéculation. Tu veux qu’une région soit une économie de production qui génère la richesse et le bien-être pour la communauté locale. Il faut se trouver des partenaires financiers pour travailler ensemble et garder la vitalité économique des régions en gardant les intérêts québécois ici en région », indique le président et chef d’exploitation.

Sinon le manque de vitalité économique augmenterait problèmes sociaux des régions. « Le tissu économique et social est très tricoté serré. S’il n’y a pas de perspectives d’emploi et de carrière. Les jeunes vont sacrer leur camp et ne reviendront jamais. La qualité de ton milieu social dépend pas mal de la vitalité économique de la région. C’est sûr plus l’économie est à plat dans une région plus il y aura des problèmes sociaux au niveau des jeunes, mais aussi à tous les niveaux l’alcoolisme, la drogue, etc. », indique M. Roquet.

Les outils de Desjardins
Desjardins dispose d'outils financiers permettant de répondre adéquatement aux besoins des entrepreneurs qui veulent céder leur place et qui souhaitent assurer leur sécurité financière et la pérennité de leur entreprise. De plus, le jeune entrepreneur n'ayant pas les ressources financières nécessaires peut compter sur un partenaire financier possédant l'expertise pour lui permettre d'acquérir les actifs d'une entreprise. « C’est dans l’intérêt de Desjardins. La caisse qui prête l’hypothèque souhaite que cette personne ait un emploi s’il veut rembourser son hypothèque. Tout est relié », indique-t-il.

M. Roquet a conclu en affirmant : « Chez Desjardins, nous avons développé une approche intégrée pour appuyer la continuité des entreprises québécoises. Un transfert d'entreprise c'est bien plus que du simple financement, c'est d'abord et avant tout une transaction entre des humains et Desjardins est à vos côtés pour vous accompagner dans toutes les étapes de ce processus. »

Desjardins Capital de risque, une société publique créée en 2001 met à la disposition des entreprises un réseau et l'expertise nécessaire pour les accompagner dans leur démarrage, leur croissance, leur expansion ainsi que leurs projets de fusion, d'acquisition ou de mise en bourse. Près de 300 entreprises y sont déjà associées.

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