Le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), Serge Beaulieu voit d’un bon œil que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a haussé les quotas de production des acériculteurs à 34 %. Cette augmentation coïncide avec des ventes inégalées sur le marché surpassant ont surpassé les 200 millions $, du jamais vu.

C’est ce qui est ressorti d’une réunion d’information sur les conditions du marché qui réunissait près de 500 acériculteurs beaucerons le 19 février dernier au Georgesville à Saint-Georges.

Les exportations de sirop et les ventes au détail ont rapporté plus de 217 millions $ pour près de 89,4 millions de livres de sirop, un sommet inégalé . La situation est fort réjouissante pour les producteurs. « C’est encourageant, les ventes progressent entre 10 et 12 %. Je dirais quand on a mis le contingent en place, ça l’a toujours continué à prospérer. On leur avait dit qu’il s’agissait uniquement d’une question de temps pour qu’on développe les marchés. On avait des surplus d’inventaires difficiles à gérer. Du moment qu’on s’est pris en main, on s’est mis des structures en place et aujourd’hui, ça donne des résultats », pense M. Beaulieu.

Le président reconnaît toutefois que les faibles récoltes des deux dernières années auront contribué positivement à l’augmentation du contingent de 34 % et l’écoulement des inventaires des dernières années. Soulignons que les acériculteurs recevront le 15 mars prochain la répartition des actifs à la suite la dissolution du Regroupement pour la commercialisation des produits de l’érable (RCPEQ).

Le secrétaire de la Fédération Charles-Félix Ross indique que l’un des objectifs du contingent a pour but de mieux structurer le marché pour ne pas revivre des désagréments causés lors de la crise du verglas. « En 1998 lors du grand verglas, cela avait touché 30 % des entailles. Il y avait eu une petite récolte et les prix avaient monté de façon intéressante pour les producteurs. Ils se sont garrochés et ont mis les entailles, mais il n’y avait pas de contingent. On s’est retrouvé avec des surplus avec aucun mécanisme d’inventaire ce qui a fait planter les prix en 2000 », rappelle l’expert.

« Le règlement de contingent permet de gérer de façon cohérente la croissance de la production, s’il y a une croissance. La seule unique raison que l’on devrait revoir le contingent est s’il y a une perturbation des marchés », ajoute M. Ross.

Produire au maximum
M. Ross soutient que la Fédération invite les acériculteurs de produire au maximum cette saison. C’est pourquoi la Régie des marchés a augmenté de 34 % le contingent soit l’équivalent de 13 millions de livres de sirop d’érable. De plus, elle a accordé du contingent intérimaire de l’ordre de 10,5 millions de livres pour des projets de démarrage, des projets de consolidation et permet la croissance des « Mal habillés». « Le but est que le contingent reflète la production moyenne et que la moyenne reflète la demande », explique M. Ross.

M. Ross reconnaît que le secteur acéricole est tributaire à la température. Toutefois, l’augmentation du contingent se doit de répondre à la demande. « L’objectif dans cela est qu’il y est une croissance ou non de la demande, c’est d’avoir une réserve stratégique pour être en mesure d’approvisionner en tout temps les marchés. Lorsque la demande grossit, on n’a pas le choix d’augmenter les contingents pour y répondre », pense M. Ross. Aucune perte de marché n’a été occasionnée par le manque de sirop pour le moment, mais l’on suggère de produire abondamment pour 2008. « Même si vous avez du hors contingent, produisez tout ce que vous pouvez. Cette année nous avons réussi à tout vendre même le hors contingent. Toutefois, ce n’est pas le premier sirop payé », réitère-t-il.

Nouveau programme
Les acériculteurs présents ont pu prendre connaissance du nouveau programme fédéral-provincial Agri-Investissement dont la gestion au Québec est confiée à la Financière agricole du Québec (FADQ). André Houle de la Financière a souligné que ce nouveau programme de gestion des risques agricoles couvre l’entièreté des producteurs contrairement à l’ancien programme mieux connu sous le nom PCSRA. Il comporte aussi un volet de relance pour offrir un soutien rapide aux producteurs en cas de catastrophe naturelle. À la fois complexe, Agri-Investissement ne profitera pas de la même façon et certains pourront en tirer plus d’avantages plus que d’autres selon ce dernier.

Le président du syndicat, Marcel Larochelle, le secrétaire Marcel Gaulin en compagnie du nouveau président de la FPAQ, Serge Beaulieu.