Une nouvelle stratégie pour stopper l’hémorragie du secteur manufacturier
Réuni le 2 avril devant une centaine de personnes, le sous-ministre au Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Gilles Demers a présenté les différentes mesures contenues dans la nouvelle politique manufacturière pour permettre aux entreprises de traverser cette conjoncture difficile. L’ensemble des actions de 2005 à 2012 totalisera près de 4 milliards de dollars.
Lancée en octobre dernier par l’État québécois, cette politique a pour but de donner de l’oxygène aux entreprises manufacturières qui sont ennuyées par la flambée du prix du pétrole, les pays émergents et la hausse rapide du taux de change. D’ailleurs, plus de 106 000 emplois ont été perdus en moins de deux ans et se situent à 580 000 emplois. «À court terme, elle va changer les choses. Il faut arrêter les pertes. Il faut passer à une période d’investissement à l’amélioration de notre productivité. Une fois que ce sera fait et que l’économie américaine va reprendre, nous serons en bonne posture et la création d’emplois viendra par elle-même», pense ce dernier.
Le secteur manufacturier a toujours des hauts et des bas selon le sous-ministre en poste depuis 2005 et depuis 20 ans au sein de l’appareil gouvernemental. M. Demers a rappelé qu’au plus fort de la récession des années 1980, le secteur manufacturier comptait que 525 000 emplois puis quelques années plus tard elle comptait près de 660 000 emplois. «Ça va relever, ça va prendre du temps. Tout dépendra de la réaction des entreprises. Ils ont les moyens, les liquidités par la fiscalité, les crédits d’impôt et les mesures. L’économie américaine est en récession, mais la reprise se fera à quelque part vers l’automne prochain. Quand ça va décoller, ils vont reprendre leur marché prendre le poil de la bête et verront
Du trois en un
M. Demers a rappelé dans sa présentation que le cœur du développement de la province repose sur un secteur manufacturier fort puisque chaque dollar investi se traduit par un facteur multiplicateur de trois. Les entreprises manufacturières représentent 86 % des exportations et sont responsables des trois quarts de la recherche et développement au Québec. Le plan comporte donc des mesures pour stimuler l’investissement privé, aidez les entreprises à conquérir de plus grandes parts de marché. De plus, le gouvernement mise sur la recherche et l’innovation, la formation de la main-d’œuvre tout en prenant le virage du développement durable.
Régions ressources et nouvelle économie
Le sous-ministre a dû expliquer sa position sur les décisions prises par le gouvernement concernant le rapport Gagné-Godbout-Lacroix. On se rappelle que les décisions du gouvernement ont reçu un accueil mitigé en Beauce. «Le point de vue de la région a été entendu. C’est même d’ici qu’est partie la préoccupation et elle a été exprimée très clairement. Je pense que le gouvernement a répondu de façon responsable. Ça élimine entièrement les impacts négatifs qui avaient été créés par les mesures (du programme des régions ressources)», pense M. Demers.
De plus, pour ce qui est des impacts sur les entreprises tant pour le programme des régions ressources que pour la nouvelle économie. Il a seulement tenu à souligner que le gouvernement a été suffisamment responsable pour allouer une période d’adaptation à ces entreprises. «Il faut toujours se rappeler qu’il s’agit de vrai monde qui se trouve en usine avec de vraies familles et de vrais enfants. Lorsque tu mets le break d’un coup sec, c’est certain que ces gens-là seraient affectés. Le propre d’une bonne politique est de permettre aux gens de s’adapter», indique le sous-ministre.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.