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Plusieurs horticulteurs risquent de se retrouver en situation précaire

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10 mai 2008
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Par Keven Boutin, Journaliste

Les producteurs en serre du Québec risquent de se retrouver en situation précaire suite à un hiver long et difficile combiné à une hausse fulgurante des coût de l’huile de chauffage et des autres combustibles d’énergie. La situation inquiète grandement l'Union des producteurs agricoles qui plaide pour un partage de l’augmentation des coûts sans quoi plusieurs serriculteurs se verront dans l’obligation de fermer leurs portes. Portrait de la situation et d’un producteur de la région, Les Serres Bégin, pour qui l’hiver a été particulièrement éprouvant.

«Nos coûts de chauffage représentent souvent jusqu’à 20 % des coûts, alors que les profits se situent de 2 à 5 %. Quand la facture d’huile double, que pensez-vous qui arrive à notre profit? », interroge André Mousseau, président du Syndicat des producteurs en serre du Québec dans un communiqué de l’UPA.

Le contexte compétitif dans lequel les producteurs doivent évoluer n’aide en rien leur cause. En pleine période de vente de fleurs, les serriculteurs ne peuvent augmenter les prix des fleurs sans risquer de perdre leur clientèle vu la compétition toujours plus vive. Prenons également en compte l‘attitude hostile des grandes surfaces de vente au détail qui se montrent réticentes à ajuster à la hausse les prix convenus à l’automne avec les producteurs du Québec pour que ceux-ci puissent combler leur manque à gagner.

« La situation n’est pas évidente pour nos acheteurs non plus. Nous voulons tous que les consommateurs québécois puissent acheter nos belles fleurs de chez nous à un prix juste et compétitif. Nos acheteurs, qu’ils soient des grandes surfaces ou des jardineries, sont nos partenaires d’affaires. Nous souhaitons seulement que les producteurs ne soient pas les seuls à absorber la hausse des coûts», conclut M. Moreau.

Les serres de campagne particulièrement en danger
Selon Blaise Bégin, propriétaire des Serres Bégin, la situation est encore plus difficile pour les serres en milieu rural qui sont désavantagées tant au niveau des prêts d’argent qui leur sont difficiles d’accès que par le peu d’avantages fiscaux qui leur sont accordés. « On paie beaucoup, mais on reçoit peu, le domaine de l’horticulture est le moins bien traité de tout l’industrie agricole », affirme-t-il. « On ne considère pas tout le savoir que l’on transmet aux gens. On ne regarde que la valeur monétaire et l’apparence de nos serres », ajoute le propriétaite des Serres Bégin depuis maintenant 32 ans. « Je peux dire et affirmer que d’ici 10 ans, si rien n’est fait pour aider les serres de campagnes, celles-ci vont disparaître et c’est une grande partie du savoir en horticulture qui risque de ne plus se transmettre », rajoute M. Bégin. Pour illustrer ces propos, il mentionne que les Serres Bégin reçoivent certains jours tout près de 200 appels pour des renseignements généraux ou précis en plus de donner une vingtaine de conférences par année sur l’horticulture. « Les grands centres d’horticultures n’offrent que des prix, nous on offre le service aussi », considère-t-il.

Au sujet des coûts de production, M. Bégin estime que grâce à une expertise et une équipe compétente, il est en mesure de produire ses fleurs et plantes aux même prix qu’en 1981. « Avec les techniques développées au fil des ans, nous avons atteint une efficacité des plus totale » explique-t-il. Les Serres Bégin affichent d’ailleurs une durée de vie impressionnante. Selon les souvenirs de M. Bégin, il ne reste plus ou que très peu des horticulteurs s’étant lancés dans la production de serre en même temps que lui.

Questionné sur l’impact de la hausse des coûts de l’huile de chauffage et des autres combustibles d’énergie, M. Bégin s’est dit peu affecté par celle-ci. La raison est fort simple : il a développé un système de chauffage à arcs électriques qui lui permet de contrôler ses coûts. « Depuis cinq ans, mes coûts n’ont jamais dépassés 25% de ce que coûterait un système à l’huile », informe-t-il. Il rajoute que les serres qui sont le plus affectées sont celles qui ne fonctionnent que d’avril à juin.

Un hiver éprouvant
L’hiver a été particulièrement éprouvant pour les Serres Bégin alors que les grandes précipitations de neige ont causé l’effondrement d’une section complète de serres en mars dernier. Construit en 1980, ces serres représentaient 7 structures de 112 pieds carrés. L’équipement qui s’y trouvait était très spécialisé, d’un système à arrosage sur rail à un système de ventilation des plus complexes. Les dommages s’élèvent à plus de 250 000 $. L’entreprise d’horticulture a dû reconstruire deux nouvelles serres au coût de 60 000 $ en plus d’utiliser des serres originellement destinés à la culture de cèdres pour retrouver la même espace. M. Bégin informe également que l’espace utilisé par les serres effondrées ne sera que complètement nettoyé vers la mi-juillet. Grâce à un travail des plus acharnés, les Serres Bégin sont cependant en mesure d’offrir le même choix et la même quantité de fleurs que les années précédentes.

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