Les gladiateurs de la casse se donnent rendez-vous à Saint-Victor
Il faut littéralement avoir des nerfs d'acier.
Parfois, il suffit de coincer l'adversaire sur un bloc de béton pour l'éliminer.
L'arbitre sur le point d'annoncer le départ.
Les concurents doivent mettre le réservoir d'essence à l'intérieur de la voiture, ou dans le compartiment du pick-up.
Les nouvelles loges.
Plusieurs véhicules se retrouvent totalement démolis.
Près d'une centaine de participants ont répondu à l'appel.
La catégorie Poids lourds, version démolition.
Des tracteurs s'occupent de remorquer les automobiles hors d'usage.
Une foule unique, un engouement propre au public de Saint-Victor.
L’odeur des pneus brûlés, le bruit des pare-chocs qui s’entrechoquent, une arène de 30 m et huit casse-cous du volant qui n’ont qu’un seul objectif : envoyer à la casse tous leurs adversaires. C’est dans cet univers de ferraille tordue et de véhicules non assurés que s’est déroulée la 35e édition du Super Derby Demolition de Saint-Victor, ce dimanche. Avec plus de 80 participants en liste, 8000 $ de bourse et près de 4000 visiteurs en une seule journée, la compétition a fait un pas en avant cette année grâce à son nouvel organisateur Marquis Turcotte, qui a décidé d’en faire un festival de référence pour les années à venir.
M. Turcotte a repris les rênes de l’événement, qui n’avait plus de promoteur depuis le départ de l’ancien organisateur Jimmy Veilleux. « Je n’ai jamais vraiment participé à des derbys de démolition, mais moi, mon plaisir, c’est l’organisation. J’ai racheté le terrain, et je compte bien en faire un événement d’envergure dans les prochaines années », a souligné le présent responsable, qui œuvre avec sa conjointe, Marie-Michèle.
En effet, de gros projets sont en place pour les prochaines éditions. D’ailleurs, cette année, des loges ont été ajoutées aux traditionnelles estrades, et ces dernières peuvent maintenant accueillir plus de spectateurs. M. Turcotte caresse aussi l’idée d’en faire un véritable festival de quatre jours, qui se déroulerait dans la même période, du jeudi au dimanche. Un site Internet est également en conception.
Encore une fois, le public de Saint-Victor a su montrer son engouement pour les collisions automobiles. La compétition était commentée par deux animateurs chevronnés, Michel Mathieu et Linda Bouffard, qui sont présents à l’événement depuis respectivement 13 ans et 27 ans. « Ces gars et ces filles sont de véritables passionnés. Ils ne viennent pas ici pour l’argent, ils viennent ici pour s’amuser. Il leur en coûte probablement plus cher d’acheter un véhicule, de le remettre en marche pour le derby et de s’inscrire à la compétition que les sommes en argent qu’ils peuvent remporter ici », a commenté M. Mathieu.
Comment ça marche?
Les participants sont placés dans différentes catégories selon le moteur que possède leur voiture. Les véhicules sont souvent achetés à prix modique, puis modifiés spécialement pour la compétition. Car en plus d’être un habile conducteur, il faut aussi connaître la mécanique. Une fois dans l’arène, les règles sont simples : le dernier véhicule en mesure de rouler remporte la joute; lorsqu’un véhicule est immobile depuis plus de deux minutes, il est éliminé; et il est formellement interdit de percuter la portière du côté du conducteur. Le reste dépend de la stratégie de chacun.
Des officiels sont aussi sur place pour réglementer le tout et s’assurer que les véhicules sont en ordre. Cette année, c’est une solide équipe de Saint-Éphrem qui était sur place, des arbitres habitués à ce genre de compétition. Une fois en piste, on encourage les conducteurs à créer de violentes collisions pour attiser la foule et affirmer leur suprématie. Généralement, il est conseillé de percuter les roues de la voiture adverse pour l’immobiliser complètement. Les trois premières positions obtiennent un prix en argent.
À la fin des nombreuses joutes, les véhicules encore en mesure de rouler participent au Free For All, et le grand gagnant se mérite une importante bourse entre 1000 $ et 2000 $.
Nuages à l’horizon
Depuis quelques années, des rumeurs circulent autour de la fin imminente de l’événement. On attribuerait surtout sa mort aux nouvelles politiques environnementales, qui sont de plus en plus strictes à l’endroit de ces compétitions. Les pilotes doivent respecter certains critères spécifiques pour minimiser l’impact sur l’environnement. En effet, l’antigèle du moteur doit être remplacé par de l’eau, et le réservoir d’essence doit être placé à l’intérieur du véhicule pour éviter tout écoulement. Quant à M. Turcotte, il a assuré que ces rumeurs sont fausses, et que l’événement n’est aucunement en danger.
Du côté western
À quelques rues de là, les Festivités western de Saint-Victor entamaient hier leur troisième journée d’activités. Bien que les deux festivals se superposent, il en est ainsi depuis 32 ans, un respect mutuel semble s’être installé entre les différents événements. En effet, la programmation prévoit un rodéo en soirée, à 19 h, généralement en même temps que la fin de la compétition de démolition.
Jusqu’à maintenant, tout se déroule pour le mieux. Au calendrier aujourd’hui, compétitions équestres de l’Association régionale équestre western Chaudière-Appalaches et gala musical en après-midi.
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