Les jeux vidéos de course automobile plus de mal que de bien?
Est-ce que les jeux vidéo de voiture rendent la conduite sur la route plus dangereuse ? Une étude anglaise, révélée par la BBC, l’affirme. Elle a été menée par l’auto-école British School of Motoring (BSM) sur un millier de conducteurs de 16-24 ans.
En cause, les jeux de conduite de simulation ou d’action tels Burnout, Need For Speed Underground ou GTA. Ainsi 27% des jeunes conducteurs interrogés disent avoir une conduite plus risquée et de rouler plus vite après quelques parties de jeux de course. Parmi les joueurs réguliers, un quart disent parfois perdre le sens de la réalité sur la route. Un phénomène plus marqué chez les hommes que chez les femmes. 31% vont jusqu’à imaginer être dans un jeu de simulation alors qu’ils roulent sur le bitume. Cela concerne deux fois moins les joueurs occasionnels, mais tout de même 15% d’entre eux. Selon le consultant de BSM, Robin Cummins, l’étude démontre le lien indiscutable entre le jeu et une conduite dangereuse. « Avec 200 jeunes tués chaque année à cause de la vitesse, c’est crucial qu’ils apprennent à 'rester dans la réalité' de la route. » Et de prévenir : « faire un mouvement chargé d’adrénaline dans un jeu aura peut-être un impact sur votre score, mais le faire sur la route peut avoir des conséquences beaucoup plus importantes. »
Gavin Ogden, du magazine britannique de jeux vidéo CVG, rappelle qu’« aujourd’hui certains des jeux de conduite les plus populaires avertissent les utilisateurs de n’appliquer aucune des techniques de conduite dans la vraie vie ». Mais pour lui, même si les jeux de conduite « sont plus réalistes que jamais, ils n’ont pas grand chose à voir avec les réelles conditions de route. » De même pour le créateur de jeu David Perry le comportement d’un automobiliste dépend de ce qu’il lui arrive pendant sa conduite, pas de ce qu’il a vécut avant. « Le gars devant vous, la musique à la radio… sont les choses qui peuvent vous speeder, pas le jeu auquel vous avez joué une heure avant. »
De l’autre côté, l’étude révèle les aspects positifs de ces jeux vidéo sur la conduite. Ainsi, selon 40% des interrogés les jeux favorisent le développement de leurs réflexes en situation réelle et améliorent leur coordination œil-main. Dans son enseignement, l’auto-école BSM utilise d’ailleurs des simulateurs et Robin Cummins d’approuver : « les simulateurs de conduite accrédités peuvent être des outils très utiles pour développer les qualités de conduite, tels l’observation, la confiance et les temps de réaction. » Dans les faits, il y a 54% des joueurs fréquents décrochent leur permis de conduire du premier coup contre 45% pour les joueurs occasionnels.
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