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Il donnera un spectacle demain soir à l'Entrecours du Cégep Beauce-Appalaches

Performance et entrevue avec Olivier Lessard dans nos studios

durée 04h00
17 mai 2018
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Alexandre Poulin
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Par Alexandre Poulin, Journaliste

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L'auteur-compositeur-interprète Olivier Lessard, originaire de la Beauce, a lancé le 2 mai dernier son mini-album (EP) En attendant les normales de saison sur toutes les plateformes numériques. Son premier lancement a eu lieu il y a deux semaines à Montréal, au Quai des brumes, et son deuxième lancement aura lieu demain soir en sol beauceron, à 19 h 30, à l'Entrecours du Cégep Beauce-Appalaches. Le 15 mai dernier, alors de passage dans nos studios, M. Lessard a joué la pièce « Au bout du pays » dont il est l'auteur. EnBeauce.com a tenu à s'entretenir avec cet artiste émergeant.

À lire également : 

Alexandre Poulin (A.P.) : À quand remonte l'idée de faire ce mini-album ?

Olivier Lessard (O.L.) :  Ces chansons ont principalement été écrites l'année passé. Ça fait longtemps que je veux faire des albums, depuis que j'ai commencé à écrire des chansons. Pendant que j'étais à l'École nationale de la chanson (Granby), c'était un moment particulièrement créatif. On a passé toute l'année à travailler sur nos chansons et à expérimenter toutes sortes de choses. Mon passage s'y est terminé en juin 2017.

A.P. : Une fois que l'on est diplômé de l'École nationale de la chanson, qu'est-ce que ça donne ?

O.L. : C'est vraiment pour nous-même qu'on le fait. Le parcours comporte aussi des éléments techniques. On a eu des cours de chant, d'interprétation, de guitare et de gestion de carrière. On apprend aussi où on veut aller. Ça m'a surtout aidé à comprendre ma démarche artistique, où je m'en vais, qui je suis en tant qu'artiste par rapport aux centaines d'autres au Québec qui font aussi de la chanson en français. Puis, ça m'a aidé à visualiser ce que j'ai à faire dans les prochaines années. C'est sûr que c'est un milieu qui n'est pas évident. Il n'y a pas de recette. Chaque façon de faire est bonne. Il faut trouver justement des façons différentes de se démarquer des autres. Encore plus aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Fut un temps où le chemin facile, celui que tout le monde prenait, était de trouver un label et celui-ci gérait la carrière de l'artiste à 360 degrés. Maintenant, ça ne marche plus comme ça. Les labels manquent d'argent et le CD ne vend plus beaucoup... Il faut être pas mal plus créatif.

A.P. : Trouvez-vous difficile d'allier l'aspect artistique à l'aspect gestionnaire ? Comme vous le dites avec justesse, les artistes font de moins en moins affaire avec les labels, donc ils sont appelés à gérer eux-mêmes leur carrière.

O.L. : C'est sûr que c'est à chacun de décider dans quelle mesure il va être un entrepreneur et un artiste. Même si les labels n'opèrent plus de la même façon, on peut quand même s'entourer d'équipes. Pour ce qui est de ce mini-album, ça a été intéressant de tout faire par moi-même, parce que je comprends mieux maintenant ce que ça implique. En même temps, j'ai de l'expérience en gestion de projet. J'ai étudié en loisir, culture et tourisme et j'ai travaillé dans des projets qui nécessitaient beaucoup d'organisation. Ça devient facile d'arrêter d'écrire des chansons pour gérer des courriels et des crises. Je pense que c'est une question d'équilibre et de connaissance de soi.

A.P. : Selon vous, y a-t-il un moyen pour un artiste beauceron de rester en Beauce ? Quand on écoute votre mini-album, on se rend compte qu'il est souvent question de Montréal, un lieu où vous avez habité et qui vous a visiblement inspiré.

O.L. : C'est une question que je me pose chaque jour. C'est sûr que je parle de la ville dans ce mini-album, car j'y ai écrit en partie les chansons qui le composent. Partir à Montréal a été toute une étape dans ma vie. Ce mini-album parle entre autres de l'opposition entre la ville et la campagne. Je suis attaché à la Beauce. J'ai travaillé dans le développement culturel et je pense vraiment qu'il faut mettre en place des initiatives dans chacune des régions du Québec. Chaque région a sa propre identité artistique et c'est important que des artistes les représentent. Cela dit, c'est difficile parce qu'il existe, dans quelques pôles au Québec, Montréal et Québec en particulier, une concentration artistique très forte. Pour développer sa carrière, c'est tellement important d'avoir des contacts. Dans mon cas, les quelques contacts que j'ai à Montréal me sont très utiles. Je n'ai pas le choix d'y aller de temps en temps. Je pense que faire de l'art en région est possible, quitte à y retourner plus tard. C'est surtout sur le plan de la diffusion que c'est difficile.

A.P. : La Beauce a-t-elle une couleur sur le plan culturel ?

O.L. : Clairement. Je crois qu'on ne l'a pas pleinement exploitée. Et là, je différencie le culturel et l'artistique. Culturellement, quand on pense aux institutions présentes en Beauce, on peut la comparer à différentes régions du Québec. Artistiquement, en raison de notre histoire, je crois qu'on est différent des autres régions et qu'il y aurait à creuser là-dedans. Ce qui m'inspire, c'est de sortir de ce qu'on entend souvent. Ces temps-ci, on tend penser la Beauce en fonction de Saint-Georges, Beauceville, Sainte-Marie et Saint-Joseph. On ne parle pas beaucoup de ce qui se passe ailleurs, par exemple dans les villages qui sont magnifiques. Dans le mini-album, l'imaginaire de ma chanson « Bloc appartement » se situe entre Montréal et Saint-Benjamin, le village de mon père. La chanson se termine ainsi : « Viens-tu attendre les normales de saison dans le camp à mon père ? » Le « camp » de mon père, c'est la cabane à sucre familiale à Saint-Benjamin. D'ailleurs, je vais aller y écrire dans le prochain mois.

A.P. : Mais de quelle manière la Beauce se distingue-t-elle ?

O.L. : Je crois qu'on a plus l'impression que la Beauce nous appartient et que le territoire est à nous qu'ailleurs dans le Québec. Les gens ont travaillé pour des entreprises qui étaient d'ici et qui faisaient travailler des gens d'ici. En Abitibi, où il y a eu beaucoup de multinationales, les gens ont l'impression de devoir protéger leur territoire. Leur approche est plus défensive, tandis qu'on sent que ce territoire est à nous.

A.P. : Quel est le concept derrière En attendant les normales de saison ?

O.L. : Ce que j'entends par les normales de saison, c'est le retour à la normale. Notre époque est trouble. Je ne sais pas si ça a coïncidé avec mon entrée dans l'âge adulte. L'idée derrière En attendant les normales de saison, c'est d'attendre que tout redevienne à la normale et ça sous-entend que ça ne reviendra peut-être pas comme c'était. En même temps qu'on attend que ça redevienne normal, il faut se préparer à ce que ça n'arrive pas.

* * *

En 2012, Olivier Lessard avait lancé un EP avec le groupe beauceron Le Trio engagé, puis s'était démarqué sur la scène locale de Trois-Rivières avec le groupe La Montagne est blanche. Diplômé de l'École nationale de la chanson de Granby en 2017, En attendant les normales de saison est son premier EP solo. L'extrait « Faubourg »  est disponible sur la page Bandcamp de l'artiste. Toute personne désirant avoir des informations au sujet de son spectacle, qui aura lieu demain à Saint-Georges, peut consulter le site Web des Amants de la Scène.

 

 

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