Entre les salariés et la Ville
Grève à Saint-Georges : le ton monte au conseil de ville
Lors du conseil de ville de Saint-Georges, ce lundi 8 avril, de nombreux employés des loisirs et de la culture, actuellement en grève, étaient présents pour interpeller les élus sur le statu quo des négociations.
Robert Lejeune, un des employés de la ville actuellement en grève, a eu un vif échange avec le conseiller Olivier Duval et le maire Claude Morin.
« Lors de la dernière séance, la municipalité s'est donnée un budget costaud pour une nouvelle cour municipale de 3,5 millions de dollars et d'autres infrastructures. Avec ces nouvelles infrastructures, on peut supposer qu'il y aura de nouvelles embauches dans les loisirs et la culture. Comment pensez-vous recruter de nouvelles personnes avec un salaire inférieur à 20 dollars de l'heure ? », a interrogé l'employé pendant la période des questions.
« Tout cela se négocie à la table des négociations, avec vos représentants et nos représentants », a répondu le maire Morin.
« Nous vous rappelons qu'à l'automne dernier vous nous avez approchés pour augmenter les salaires à l'embauche en raison de la difficulté de recrutement au complexe multisport. On vous avait alors dit que les salaires des travailleurs réguliers devraient être augmentés de façon substantielle, ce qui aurait un impact sur le salaire à l'embauche. Il semble que vous fassiez la sourde oreille, puisque vous refusez toujours de bonifier votre offre salariale. Nous nous maintenons dans un état d'appauvrissement », a ajouté Robert Lejeune.
« Je comprends la situation mais encore une fois, c'est à la table des négociations que cela se discute », a répliqué Claude Morin.
Ému, Robert Lejeune a voulu faire passer un message au conseil de ville, soulignant qu'il est l'un des employés les plus anciens dans les loisirs, et que son seul souhait est de pouvoir retourner travailler.
« Monsieur le Maire, cela fait 40 ans que je dédie ma vie à la ville de Saint-Georges. J'ai payé des taxes pour bénéficier de services, et demain matin, j'aimerais pouvoir retourner travailler. Tout le monde souhaite une résolution rapide et ce n'est pas compliqué, il manque seulement 3 % pour que je puisse retourner travailler demain. Ce n'est pas grand-chose, 3 %. »
« Il ne faut pas un cours de mathématiques pour comprendre cela. Vous êtes un ancien militaire, Monsieur le Maire. Il y a des gens qui sont allés au front pour vous, ce que je respecte. Nous, avec nos collègues, c'est comme si nous allions au front pour vous, afin que Saint-Georges représente ce que vous dîtes, c'est-à-dire une belle ville. Étiez-vous sincère, Monsieur le Maire, quand vous disiez cela ? En tout cas aujourd'hui, vous ne l'êtes plus car vous nous laissez tomber », a exprimé M. Lejeune avant de conclure. « Si j'étais maire demain matin, je considérerais que mes employés sont la fierté de ma ville et je ferais tout pour régler ça. Si vous êtes fier de votre ville, Monsieur le Maire, il faudrait que cela se règle au plus vite. »
Le conseiller Duval, en charge des négociations pour les loisirs, a aussi voulu réagir aux propos de l'employé, donnant quelques précisions sur les dernières offres.
« Si je peux me permettre, Monsieur le Maire, les offres qui ont été présentées étaient plus que respectueuses. Lors de la dernière offre de la médiatrice, nous étions même au-dessus des attentes pour les personnes avec 20 et 40 ans de service. Malheureusement, les représentants syndicaux n'ont même pas voulu envisager cette opportunité qui était à votre avantage », a-t-il déclaré.
Le maire, Claude Morin, a immédiatement réagi en déclarant que le conseil n'était pas un lieu de négociation.
« En tout cas, ce n'est pas le moment de négocier. Les négociations ne se font pas ici. Je suis fier de vous tous et je vous ai toujours défendu, mais quand on fait une proposition salariale, il faut la respecter. Si vous voulez faire de l'argent, si vous voulez être maire, la première semaine de novembre 2025, je ne serai plus là. Vous pourrez y aller, je n'ai pas de problème avec ça. »
Les deux parties se sont donc invitées à reprendre les négociations au plus vite dans l'espoir d'un règlement.
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