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Étude des HEC Montréal

Catastrophes: un guide de gestion de risques pour les municipalités

durée 11h00
19 juin 2025
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Par La Presse Canadienne

Des expertes de HEC Montréal ont publié jeudi matin un guide pratique pour aider les municipalités à bien gérer les risques lors de situations de crise et d’urgence, comme les feux de forêt ou les inondations, de plus en plus fréquents en raison des changements climatiques.

L’objectif du document «Gestion de risque: quand et quoi communiquer avec la communauté?» est d’offrir des outils aux responsables en sécurité civile afin d’améliorer la communication avant, pendant et après une urgence.

«La communauté peut pardonner l'incapacité à contrôler un ouragan, une inondation ou bien un feu, mais elle ne pardonnera pas de ne pas avoir été avertie ou ne pas avoir reçu la bonne information», a résumé Fannie Couture, professeure en management de HEC Montréal.

«C’est vraiment ça qu'on essaye d'amener avec ce guide-là, c'est d'expliquer qu'il faut se préparer et il y a des mesures qu'on peut mettre en place à l'échelle municipale pour bien avertir nos communautés», a ajouté l’experte en gestion des catastrophes, qui a participé à l’écriture du guide.

Le document présente les principaux constats d’un atelier qui a récemment été organisé par des intervenants du Canada et de l’Australie et il contient une série de leçons en gestion de risque.

Avertissement et communication

Les responsables des services d’urgence des municipalités doivent être «la source primaire d’information et inspirer confiance en communiquant rapidement avec la communauté», souligne notamment le document.

«Le désir de la communauté d’obtenir de l’information est insatiable; si nous ne la fournissons pas, quelqu’un d’autre le fera, ce qui pourrait aggraver la situation», écrit-on en faisant référence aux rumeurs et aux fausses informations.

Simplifier le complexe

Le guide recommande de «simplifier le complexe, plutôt que de compliquer le simple», dans la création d’un plan d’intervention.

«Dans la gestion de situations d'urgences, c'est très facile de tomber dans des plans, et puis des sous-plans, puis de la gestion de simulation, et puis des plans qui deviennent des immenses cartables, mais finalement, ce qu'on s'aperçoit, c'est que ces cartables-là prennent la poussière sur les tablettes», a expliqué la professeure Couture à La Presse Canadienne.

En résumant les conseils de l'expert David Youssef, un Australien qui a plus de 40 ans d’expérience dans la gestion de désastres naturels, Fannie Couture a indiqué qu’il vaut mieux opter pour les listes de contrôle de type «checklist».

«Il faut essayer d'avoir vraiment des trucs simples qui tiennent sur une phrase. Est-ce que tu as fait ça? Est-ce que tu as fait ça pour que, dans la crise, on soit capable d'être dans l'action et de ne pas avoir à chercher et à consulter des cartables onéreux qui ne répondent pas à nos besoins?»

Ce n'est pas sport de spectateurs

Une autre leçon qui figure au guide consiste à s’assurer que les représentants des organismes qui participent à la gestion de crise soient «habilités à prendre des décisions» et de les remplacer par des employés plus expérimentés si ce n'est pas le cas.

«Assurez-vous également que l’ensemble du personnel est informé et approuve le plan d’action» et «assurez-vous que les réunions soient rédigées ou enregistrées numériquement», peut-on lire dans le guide, car les bilans et les analyses rétrospectives sont très importants.

Ressource pour réussir

Le document publié jeudi souligne qu’un vieil adage dans les services d’incendie stipule «qu’en cas de doute: déployez sans attendre». Il est donc préférable de mobiliser plus de ressources ou d’équipes de gestion des opérations que de ne pas en mobiliser suffisamment.

«Déclenchez tous les éléments et les ressources que vous avez, quitte à ce qu'une fois que vous ayez un petit peu plus d’information sur la situation, vous puissiez décaler un petit peu, et diminuer les interventions. C'est mieux de prévenir que de guérir», a résumé l’experte en gestion des catastrophes Fannie Couture.

Analyse du comportement des évacués

Le guide inclut également l’analyse comportementale des évacués et propose aux gestionnaires de crise de se poser une série de questions pour se préparer à l'évacuation de citoyens.

Ces questions ont été élaborées à la lumière d’un sondage mené auprès de plus de 650 ménages évacués à Chibougamau, Sept-Îles et Lebel-sur-Quévillon à l’été 2023, en raison de feux de forêt.

Voici des exemples de questions auxquelles les autorités doivent répondre avant de procéder à une évacuation: où se trouvent les membres du ménage au moment de l’alerte? Quels déplacements les citoyens effectuent-ils au moment de l’évacuation? Quels moyens de transport sont utilisés lors d’une évacuation?

Québec En Alerte

Quelques pages du guide présentent les étapes qui mènent les autorités locales à faire une demande d’alerte au Centre des opérations gouvernementales (COG).

Ce type de demande peut mener au lancement d’une alerte sur le système québécois de diffusion d’alertes «Québec En Alerte» (QEA).

«C'est vraiment une alerte qui est intrusive. Donc, on n'y va pas de gaieté de cœur. On ne fait pas ça pour tout et n'importe quoi. C'est vraiment lorsqu'il y a un danger sérieux pour la communauté et ce qu'il faut retenir, c'est qu' il y a des étapes claires qui sont en place pour les autorités municipales lorsqu'elles veulent mobiliser Québec En Alerte et elles sont présentes dans le guide», a résumé la professeure Couture.

En faisant référence aux impacts des changements climatiques, elle a ajouté «qu’on commence à vivre des événements sans précédent au Québec, avec des évacuations, avec des impacts sérieux dans les communautés, alors ma prédiction serait qu’on va être appelé à utiliser Québec en Alerte davantage dans le futur», a ajouté l’experte en gestion des catastrophes.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

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