Y a-t-il une campagne?
Les campagnes électorales sont normalement un moment important dans la vie d’une nation démocratique. C’est l’occasion pour les partis politiques en présence de dresser le bilan du gouvernement sortant, de proposer des orientations à la société, des idées novatrices et des projets porteurs.
Par Éric Lachance
Présentement on pourrait se demander s’il y a bel et bien une campagne électorale puisque l’on nous propose qu’une relative continuité sans ambition ou de vagues changements, inodores, incolores et sans saveur.
Je suis perplexe lorsque j’observe les différents partis politiques se battre entre eux sur la place publique. L’enjeu se limite-t-il seulement à battre l’adversaire ou de se battre pour ses idées et ses convictions? Les politiciens n’auraient-ils pas avantage à mettre leurs énergies à nous proposer un projet de société porteur plutôt que de chercher des squelettes dans le placard de l’adversaire?
Pour cela, faudrait-il que nos décideurs nous écoutent et prennent des décisions orientées vers l’avenir plutôt que dans un but uniquement électoral. Prenez, par exemple, le cas de l’autoroute 73, plutôt que de nous promettre de la rendre à la frontière américaine (et à quatre voies par-dessus le marché), pouvons-nous seulement avoir l’assurance qu’elle se rendra à Saint-Georges une fois pour toutes? Après cela, la région décidera de ses priorités.
Les instances municipales ont de besoins aussi urgents que les autres paliers de gouvernement. Nos infrastructures sont à renouveler, nos bâtiments sont à rénover ou à remplacer et en plus, nous désirons nous développer, nous tourner vers l’avenir et améliorer l’avenir de nos citoyens. Dans cette optique, nous sommes en droit de nous questionner à propos des priorités de nos politiciens à savoir s’ils prennent vraiment acte de nos demandes, de nos préoccupations et de nos besoins?
Si l’on prend le cas de l’énergie, nous sommes tous conscients qu’à court et moyen terme, nous continuerons d’être frappés par la hausse des coûts énergétiques. Le pétrole est sans contredit la source d’énergie la plus névralgique et celle qui affecte le plus la vie des citoyens. Les activités tant commerciales, municipales que gouvernementales sont toutes autant affectées. Comme le pétrole est une source d’énergie non renouvelable, ne serait-il pas dans l’intérêt des citoyens d’utiliser les redevances du pétrole et de les investir massivement dans des programmes de recherche, entre autres, pour des modes de transport sans pétrole?
D’autres projets de recherche tels que, l’optimisation des bâtiments gouvernementaux ou la construction de bâtisses plus performantes en terme d’efficacité énergétique seraient de bons sujets de recherche, de même que, de soutenir nos municipalités dans leur volonté de devenir plus efficaces et d’aider les citoyens à se départir de cette source d’énergie pour leur chauffage?
Mais la question qui se pose est vraiment de savoir si les intérêts des pétrolières sont plus importants que l’avenir de notre société? Faut-il toujours attendre d’être au pied du mur avant de bouger?
On dit que la population est cynique face à la classe politique, peut-être bien qu’elle ne répond tout simplement plus aux aspirations de la population qui ne demande qu’on leur propose un projet de société porteur. Nous avons d’énormes défis à relever et de grandes difficultés à surmonter. Nous ne résoudrons pas nos problèmes en cherchant des solutions qui divisent à une époque où, partout, des efforts sont faits pour se mobiliser et travailler ensemble.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.