Des augmentations seront inévitables selon Dutil
Le débat entourant l'augmentation des tarifs au Québec fait bien jaser présentement tant à l’Assemblée nationale et en Beauce. Le ministre du Revenu et député de Beauce, Robert Dutil, soutient qu’aucune décision n’a été prise pour le moment, mais l’on devra inévitablement combler le déficit par des augmentations de tarifs.
Québec est en quête de revenus pour réduire les 13 milliards $ de déficits prévus pour les quatre prochaines années. « On sait le manque à gagner. Il faut ramener le déficit à zéro d’ici cinq ans. On sait l’ampleur du problème à régler. Quant aux décisions, elles viendront plus tard », souligne M. Dutil.
Selon le ministre beauceron, Québec fera ses devoirs avant de demander un effort supplémentaire aux contribuables québécois. «L’on peut augmenter la productivité constamment avec de nouveaux équipements et de nouvelles méthodes de travail. Une partie des viendra de cela, mais après cela, il faut voir dans les autres secteurs. Il y a des analyses et des hypothèses sur la table. Les décisions ne sont pas prises pour le moment.
Une erreur d’avoir baissé les impôts?
Questionné s’il s’agissait d’une erreur du gouvernement Charest de diminuer les impôts d’un milliard de dollars, le ministre Dutil plaide que la récession a changé la donne. « Lorsqu’elles ont été réduites de près d’un milliard de dollars, il n’avait pas été prévu d’une récession de cette ampleur-là. Une fois que la récession est terminée, tu ne retombes pas au même niveau où que tu étais auparavant. Les emplois ne se recréent pas aussi vite que la hausse de la production. On s’aperçoit que tous les gouvernements résorber un déficit ça prend un certain nombre d’années. Il faut tout de même éviter de retomber dans une récession. Cet impact n’était pas prévu. On parle d’une baisse d’impôt, mais là il s’agit d’un déficit de 4 milliards $ », remarque le député de Beauce.
Il n’a pas été question du point de presse tenu hier de la proposition du Parti Québécois soit de retourner à Ottawa pour aller chercher l’argent qui doit revenir à la province dont l’harmonisation des taxes de vente pour un 1,6 G$.
Un hausse de l’électricité envisagée
Aujourd’hui, l’on apprenait que la hausse de tarif d’électricité envisagée serait de l’ordre de 265 $ de plus par année soit un cent de plus pour le bloc patrimonial. Passer de 2,8 à 3,8 cents le kilowattheure permettrait selon les simulations d’engranger un milliard $ de revenu supplémentaire par année. « Ce n’est pas seulement une question de finances publiques, mais aussi un problème environnemental aussi. On a un débat à faire à cela. On le sait au Québec que nous sommes l’un des plus gros consommateurs d’énergie au monde », fait remarquer ce dernier.
Il dit cependant que son gouvernement est conscient que la population se chauffe à l’électricité. « Tous les rapports disent de protéger les gens qui n’ont pas les revenus pour ne pas subir de pareilles hausses. Cela existe dans les discussions et va toujours exister », tient à préciser le ministre.
« Pour l’instant, il n’y a pas eu de hausse substantielle. Cela a seulement suivi presque que le coût de la vie… Oui, on a augmenté de 18 % au cours des dernières, mais, si on regarde plus loin, cela n’a pas augmenté plus que l’inflation », indique le ministre Dutil.
Son ministère atteint les objectifs
Le ministère du Revenu a déjà l’objectif d’aller chercher près de 900 M$ en évasion fiscale de plus d’ici 2012 pour atteindre près de 3 milliards $. La cible de cette année de 200 millions $ sera atteinte et les subséquentes aussi rassure le ministre Dutil . « Il faut maintenir l’effort d’une façon rigoureuse », précise ce dernier. Présentement, son ministère fait une récupération de près de 2,2 G$ par année.
Différentes initiatives sont en marche pour trouver les tricheurs. « Vous allez entendre du projet restos ou on envisage l’implantation des modules d’enregistrement des ventes. L’on veut une diminution substantielle de l’évasion fiscale dans ce secteur-là. Je tiens à préciser que tout le monde n’est pas malhonnête dans la restauration, la plupart le sont, mais une légère partie nous échappe toujours », indique ce dernier.
Trois autres secteurs sont visés par cette opération soit la construction, les planifications fiscales agressives et le tabac. « Il y a beaucoup de contrebande et il faut trouver des moyens pour contrer cette contrebande », indique M. Dutil.
Depuis fort longtemps, l’Association canadienne des dépanneurs d’alimentation (ACDA) réclame une baisse de taxe pour contrer la contrebande au Québec. En 1994, Daniel Johnson, premier ministre de l’époque avait obligé une réduction de taxes ce qui a eu pour effet de diminuer la contrebande.
Pour le moment, M. Dutil souligne que son gouvernement n’envisage pas de telles mesures. « Les taxes sur le tabac ne sont pas là pour le plaisir et pour plus de revenus. Ce sont pour inciter les gens à arrêter de fumer. Je sais qu’il y a des gens qui prétendent que de diminuer n’augmenterait pas l’incitation à fumer. Pour l’instant, on ne regarde pas cette hypothèse.
Présentement, on cherche à resserrer les boulons pour briser le cercle de la contrebande », indique M. Dutil. Selon ce dernier, les revenus en taxes sur le tabac pourraient générer près de 300 M$ supplémentaires s’il n’y avait pas de contrebande.
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