« Une décision complètement illogique » - Francine Bureau, commerçante
Francine Bureau est en désaccord avec la décision municipale.
Éric Lessard juge qu'il s'agit d'une très mauvaise décision. Il devra trouver un moyen pour aider ses clients à transporter le matériel parfois très pesant puisqu'il y a peu de stationnements disponibles.
Esther Fortin a salué l'initiative, mais l'on devrait implanter des systèmes de navette.
René Nadeau a souligné que la décision s'est prise rapidement. Il a déploré que la population, les commerçants et même le conseil étaient mal informés.
La décision partagée de construire une salle de spectacle sur la 1re Avenue de Saint-Georges est loin de faire l’unanimité chez les commerçants et de la population. Francine Bureau de Place Bureau est catégorique : l’administration municipale a fait une décision défiant toute logique.
Dans un rayon de 300 mètres de la future salle de spectacle, il y aura seulement 623 cases de stationnements publiques alors qu’ils se font déjà très rares à toute période de l’année. «C’est illogique ce ne sont que des stationnements qui existent sur papier. Ils sont déjà très occupés. Ils sont pris par nos clients et comme on a beaucoup de commerces diversifiés, c’est à toute heure du jour et du soir. Ils vont les prendre où ces stationnements ? À nos dépens où il est le bienfait de la revitalisation si les commerçants ferment puisque les clients ne sont plus en mesure de venir chez nous. C’est un pensez-y-bien », commente Mme Bureau.
Chez Style Musique, on s’inquiète aussi du manque d’espace de stationnements déjà très problématique dans son secteur. « Je trouve désolant oui il y a plus de 600 stationnements, mais ils n’ont pas regardé le taux d’occupation du stationnement. On parlait ce soir à près de 100 % d’occupation, comment y mettre 400 de plus. Ils ont oublié les commerçants, la clientèle, la salle de bingo. Ils n’ont pas pensé qui venaient, quand et à quelle heure. C’est une très mauvaise décision », résume Éric Lessard.
Il ne craint pas pour son commerce, mais il devra s’ajuster afin de faciliter le service aux clients. La venue d’une salle de spectacles risque de compliquer énormément les choses. « Si l’on compte 400 autos qui viennent pour la salle de spectacles, le bingo où les stationnements sont déjà pleins et peut-être même une partie du CRS en même soir, je ne sais pas où l’on va stationner tout le monde. On trouvera bien une place, mais il faut être positif le rouleau compresseur est déjà parti. Je trouve cela plate d’avoir été averti seulement aujourd’hui par rapport à cela. Il n’y a eu aucune approche », souligne ce dernier.
Mme Bureau conteste également le fait que cette décision a été prise rapidement et au su de plusieurs commerçants. Sur le site Internet de la ville, il n’y avait pas état de la situation non plus. Avant la séance de ce lundi, l’ordre du jour ne s’y trouvait même pas. « La salle aurait été encore plus pleine si tous les commerçants avaient été mis au courant », reproche Mme Bureau.
(Contrairement à ce qui a été énoncé dans cet article hier, la conseillère Marie-Ève Dutil n'a pas parlé à ces commerçants à ce sujet. Il s'agissait plutôt d'Anne Dutil. Il y avait donc erreur sur la personne.)
Difficilement accessible
La commerçante ayant vécu toute sa vie au centre-ville clame aussi que les élus n’ont pas pris en considération l’accessibilité de la salle de spectacles. La salle serait seulement accessible par la 1re Avenue et l’Avenue Chaudière puisqu’y accéder par la 2e Avenue peut être complexe en période hivernale et lors de bingos. «La 2e Avenue c’est complexe d’y accéder pour les gens de l’extérieur. Il faut le savoir. Il y a la 120e Rue qui est un sens unique, la 123e Rue qui est chargée au Bingo et la 125e Rue est très difficile d’accès puisqu’elle est toujours glissante. On se ramasse à la pente douce… qui n’est guère mieux. Vous venez comment au centre-ville ? C’est déjà difficile pour nous et pour notre clientèle », se questionne Mme Bureau.
L’idée de la 1re Avenue ne lui déplaît pas, mais plutôt l’emplacement. Mme Bureau aurait souhaité que la salle de spectacle soit aménagée sur les terrains de l’ancienne quincaillerie Lessard et de la bâtisse de Michel Ancto avec en proximité des stationnements. « Mon idée n’était pas bête. Cela aurait fait une belle place pour aménager une bâtisse au centre-ville et à moindre coût », pense Mme Bureau. Comme a indiqué le maire François Fecteau lors de la séance d’hier, les élus ne se devaient pas de relancer le débat, mais plutôt de prendre une décision sur la localisation de la salle.
Vendre la salade aux commerçants
Lors de la séance, le directeur général de la Chambre de commerce de Saint-Georges, René Nadeau a demandé les plans de la salle de spectacles afin de faire comprendre les aspects positifs de cette décision aux commerçants. «La rapidité auquel le deuxième projet a été amené par rapport au premier fait en sorte que les gens sont très mal informés, même votre conseil est mal informé de ce que je peux comprendre », a reproché M. Nadeau au maire Fecteau. Ce dernier a reconnu qu’une décision devait se prendre rapidement puisqu’il y avait une occasion en or à saisir.
Des citoyens contents malgré tout
Une poignée de citoyens présents à la séance municipale était tout de même heureux du dénouement du dossier. « C’est une bonne nouvelle. Le point majeur est la revitalisation du centre-ville. Cela me plaît et c’est un beau projet d’avenir pour Saint-Georges », commente un citoyen, Éric Gilbert.
M. Gilbert est également président du conseil d’administration du diffuseur des Amants de la Scène, mais attendra une décision de son conseil avant de faire valoir sa position officielle. « Comme diffuseur, on va s’assurer de conserver ses caractéristiques en tant que service et la capacité. Pour cela, j’ai confiance d’après les plans préliminaires. Nous allons pouvoir travailler avec le conseil de ville dans l’atteinte de ces objectifs-là », pense-t-il.
Pour Jérôme Gendreau, il faut voir aussi les tous les aspects de cette décision, mais l’on a oublié aussi la plus importante stimuler la vie culturelle du milieu tout en harmonie avec le Centre culturel Marie-Fitzbach. « On a parlé de stationnements, de mesures d’urgences, de logistique, de technique… Et on a oublié de parler de culture! Or, si l’on souhaite implanter une telle infrastructure dans notre communauté, c’est précisément parce qu’on attend de cette infrastructure qu’elle rehausse la qualité de l’expérience culturelle future dans notre milieu », a souligné ce dernier.
Esther Fortin se décrivant simple citoyenne, approuve bien évidemment ledit projet de salle de spectacles au centre-ville. Pour résoudre une partie des problèmes de stationnements, elle suggère que la Ville puisse mettre à la disposition des spectateurs un système de navette à partir de l’église. Cet effort supplémentaire pourrait s’avérer une piste de solutions.