Les « vrais chiffres » pour la salle de spectacle
Au cours de la séance municipale de lundi dernier, l’administration municipale de Ville de Saint-Georges a fait connaître les coûts estimés des projets de salle de spectacles et d’unité muséologique. La Ville ira en référendum le 6 juin prochain pour le projet de salle de spectacle au coût de 15,8 M$ et a laissé tomber le projet de l’unité muséale soit 4,86 M$.
Aux dires du maire François Fecteau, voici les « vrais chiffres » de la réalisation de la salle de spectacles et du musée. Les citoyens, rappelons-le, s’étaient opposés aux deux règlements d’emprunt. Le premier portant sur la réalisation du projet de salle de spectacle s'élevait à15 887 406 $. En réalité, il faut ajouter à cela l’achat des terrains estimé à 1,3 M$, les frais de démolition de 300 000 $, des coûts d’expropriation incluant les honoraires et montants forfaitaires remis aux locataires de 96 323 $. Après déduction des taxes de 719 841 $, le montant total du projet est de 16 863 000 M$. De cette somme, on exclut la participation du gouvernement du Québec de 6 M$ ce qui donne une participation totale de 10 863 888 $.
Avec l’annonce de Maxime Bernier de vendredi dernier, il devenait évident que le conseil municipal laisserait tomber le projet du musée dans le couvent du Bon-Pasteur. La contribution du fédéral étant impossible à ravir puisqu’aucune entente avec le gouvernement provincial n’était possible dans ce dossier. Rappelons que le coût des réfections, avant retour de taxes, était évalué à 4 860 900 $. La Ville détient une promesse de vente pour l’acquisition du couvent au coût de 250 000 $. Avec la récupération de taxes de 215 322 $, le projet aurait été estimé à 4 895 578 $.
Si la Ville avait été de l’avant avec les deux projets, la facture combinée aurait été de 21 759 466 $. Avec l’appui du provincial, la part de Saint-Georges aurait atteint 15 759 466 $, soit près du double avancé avant le retrait de la subvention du fédéral annoncé vendredi dernier.
La dette explosera en 2012
Si la population accepte le projet de salle de spectacle, cela aura une incidence sur la dette. Contrairement à ce qui a été énoncé hier en conseil, la salle de spectacle ne sera pas l’unique responsable d’une éventuelle hausse de 39 % de l’endettement de la Ville en 2012. Beaucoup d’autres travaux d’infrastructures de toutes sortes sont prévus notamment au plan triennal d’immobilisations. Ce chiffre comprend aussi les projections de coûts du garage municipal et d'une deuxième glace.
Toutefois, si le projet de salle de spectacle a lieu, une somme de 10 863 888 $ s’ajouterait à la dette actuelle à rembourser dès 2012. Selon Clément Poulin de directeur du Service des finances de Ville Saint-Georges, cette dette serait probablement financée sur vingt ans à 4,5 % d’intérêt. Cela aurait une incidence directe sur le compte de taxes de 4,3 cents du 100 $ d’évaluation. Pour la maison moyenne de l’ensemble de Saint-Georges qui est de 134 600 $ la facture serait de l’ordre de 58 $ par, et ce, pendant 20 ans soit 1160 $ par contribuable.
Puis, une fois le complexe réalisé, Saint-Georges devra absorber les frais d’exploitation qui s’élèveraient, selon le maire Fecteau de l’ordre de 300 000 $ annuellement.
À cette somme, il ne faut pas oublier que l’ancien conseil dirigé par le maire Roger Carette a déjà décrété un emprunt de l’ordre de 1,7 M$ pour acquérir les terrains du boulevard Lacroix et défrayer les diverses études relatives à la réalisation du complexe culturel et le paiement des honoraires professionnels. Cette somme n’a toujours pas été dépensée entièrement selon M. Poulin. De plus, le terrain du boulevard Lacroix demeure un actif de Ville de Saint-Georges.
Pas tous les vrais chiffres…
Lundi dernier, un rapport de 30 pages de la firme d’évaluation Les Expertises immobilières Beauce évaluait l’acquisition des six lots de la 1re Avenue à 1,3 M$ à 1,35 M$. Certes, la famille Gagné est en désaccord avec les chiffres avancés par celle-ci. Bernard Gagné, l’un des quatre fils de Jean-Luc Gagné, rappelle qu’ils ont aussi entrepris des démarches auprès d’une autre firme d'évaluation. Un avocat représente la famille dans ce dossier. « Les coûts ne sont pas réellement établis. C’est sûr qu’on croit que ce sera à la hausse. On prétend que nous irons au Tribunal administratif du Québec et c’est sûr qu’on ne révisera pas notre prix à la baisse », mentionne M. Gagné.
Pour l'ensemble du projet, M. Gagné rappelle que les coûts avancés ne sont pas tous mentionnés. « D’autres coûts vont se greffer au projet, dont les coûts juridiques et l’embauche d’une firme spécialisée en évaluation immobilière en plus des coûts du référendum. Au départ, le projet était de 6 M$ et il est déjà à plus de 10 M$. Les coûts peuvent encore monter », pense M. Gagné. Soulignons qu'un référendum coûterait plus de 130 000 $ selon les estimations de la Ville.
Référendum et processus d’expropriation
Avec la tenue du référendum, le processus d’expropriation est suspendu jusqu’à nouvel ordre. Si la population vote en faveur du projet de salle de spectacle le 6 juin prochain, le processus d’expropriation reprendra. Cela signifie que les locataires devront être dédommagés de trois mois de loyer. Ils devront quitter leurs logements à une date fixée ultérieurement par la partie expropriante (la Ville) afin d’amorcer les travaux de la salle de spectacle. Avec le retrait du fédéral, la Ville n'a plus à respecter la date de livraison du 31 mars 2011.
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