«Quelles sont les valeurs pour le Québec de demain? Comment contrer l’exode rural des jeunes? Que peut-on faire pour protéger l’environnement?» De nombreuses questions ont été posées et approfondies lors de la troisième édition de l’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde (INM). Sous le thème de Début global, plus de 500 jeunes de partout au Québec se sont réunis du 16 au 20 août dernier à l’Université du Québec à Montréal pour participer à des conférences et des ateliers portant sur d’importants enjeux de société.

L’environnement, la politique, l’économie, l’éducation, la culture et l’immigration, sont quelques-uns des nombreux sujets qui ont été abordés. Des invités, experts, analystes et politiciens, dont le chef du Parti québécois, André Boisclair et la ministre de la Culture et des Communications du Québec, Line Beauchamp, étaient présents afin d’amener plus loin la réflexion des participants. «C’est un lieu de rassemblement où on s’informe, discute et échange avec d’autres jeunes engagés. On découvre des projets innovateurs réalisés dans d’autres régions et ça donne des idées», raconte une participante de l’Outaouais, Dominique Tremblay.

École citoyenne

Pour la première fois cette année, l’école d’été de l’INM ouvrait ses portes aux gens de tous âges afin de favoriser la communication intergénérationnelle. Lors de forums, les participants ont discuté de leur vision du Québec tout en brisant les préjugés et stéréotypes sur les baby-boomers et les gens vivant en région. Changer la société afin qu’elle soit plus juste, plus égalitaire, plus écologiste, plus responsable est l’une des grandes aspirations des «étudiants de l’INM». La prise de conscience du rôle du citoyen comme acteur de changement a également été au cœur de plusieurs discussions pendant la fin de semaine. Toutes les régions du Québec étaient représentées, à l’exception du Nord-du-Québec. Quelques Beaucerons ont participé à l’événement et le Forum Jeunesse régional Chaudière-Appalaches étaient également sur place afin de promouvoir ses activités.

Les jeunes et la ruralité

La question de l’exode rural des jeunes a été abordée lors d’un séminaire tenu le 17 août dans le cadre de l’École d’été.  «Plusieurs mythes sont à défaire à ce sujet», selon le sociologue Patrice Leblanc. Il souligne que la question n’est pas de savoir comment garder les jeunes en région, mais bien de savoir comment les faire revenir. «L’appel des grands centres urbains, pour les études ou le travail, n’est pas problématique. Ce qui l’est, c’est qu’ils ne reviennent pas dans la région après avoir été chercher une éducation post-secondaire ou une expérience de travail enrichissante», a expliqué le sociologue Patrice Leblanc. Un sondage sur la migration des jeunes à l’intérieur du Québec a été réalisé en 2004-2005 par l’Institut de la statistique du Québec. Des 6000 jeunes québécois âgés de 20 à 34 ans interrogés, 36% n’habitaient plus leur région natale, alors que 16% des répondants étaient de retour dans leur région d’origine après une absence de quelques années. Les projections de l’Institut de la statistique du Québec quant à l’avenir démographique de la province indiquent que la région Chaudière-Appalaches connaîtra une phase de décroissance de sa population à partir de 2026. L’attrait culturel, les études et la diversité des emplois sont quelques-unes des raisons qui expliquent la migration des jeunes vers les grands centres urbains. Les participants du séminaire ont mentionné plusieurs pistes de solutions, comme accroître la promotion des milieux ruraux, développer les attraits touristiques et culturels et encourager le développement de projets innovateurs d’économie sociale ou environnementaux dans les régions. L’ex-présidente de la Commission jeunesse du Bas-Saint-Laurent, Cynthia Rivard, a conclu le séminaire en disant que les régions représentent pour elle «le lieu de tous les défis». «La solution à l’exode des jeunes, c’est justement les jeunes», selon Cynthia Rivard, qui a expliqué que c’est à eux de se réapproprier leur région et d’y construire quelque chose à leur image.

Le rassemblement de gens provenant des différentes régions du Québec a fait la richesse de l’événement. Lors de cette édition, l’écriture d’un manifeste en groupe était proposée aux «étudiants» de l’École d’été. L’activité a été fortement appréciée. Les manifestes seront mis en ligne au cours des prochains jours sur le site de l’Institut du Nouveau Monde. Si vous avez envie de découvrir quels sont les revendications et les projets de société des participants, vous pouvez cliquez ici pour vous rendre sur le site. (www.inm.qc.ca)
 

Par Julie Beaudoin
EnBeauce.Com